Deux mots servent à désigner les peaux blanches au Sénégal: «toubab» - un mot exotique qu'on a tous entendu - et, en Casamance, «louloum». Sébastien Lacombe a passé près d'un an à Dakar, capitale de ce pays d'Afrique de l'Ouest, avec sa famille. Sa peau n'a pas changé de couleur - c'est encore un toubab. Son âme musicale, par contre, a pris de nouvelles teintes depuis ce long séjour.

«C'est un Africain, mais blanc, résume son collaborateur et ami Abdoulaye Koné, musicien montréalais né en Côte d'Ivoire et élevé au Burkina Faso. Quand il joue, ça me ramène en Afrique, mais dans l'Afrique blanche.» Ni tout à fait noir, ni tout à fait blanc, pour citer la chanson de Michel Rivard.

C'est justement dans cet entre-deux que Sébastien Lacombe a puisé le souffle de son troisième album, Territoires, composé pour l'essentiel au Sénégal et publié l'automne dernier. Le ton demeure folk dans l'ensemble, mais la manière de toucher la guitare et le roulement des percussions rappellent ici et là les musiques africaines.

«J'ai beaucoup épuré les chansons à mon retour d'Afrique. Je voulais aller à l'essentiel. C'est plus l'histoire racontée par les chansons qui était importante pour moi, dit-il à propos de ce disque intime. Je voulais faire un disque de folk, pas un pastiche de musique africaine faite par un blanc plus africain que les Africains.»

Métissage léger

Abdoulaye Koné a saisi cette nuance dans l'approche de l'auteur-compositeur-interprète. Prisé pour son jeu à la guitare et ses talents de percussionniste, le musicien d'origine africaine trouve son bonheur dans le métissage léger auquel s'adonne Sébastien Lacombe. «Si tu es musicien, tu dois avoir un peu de place pour apporter des petits trucs», explique-t-il.

«Le spectacle sera plus africain que le disque. Là, j'ai moins de retenue par rapport à tout ça. Et c'est à cause de lui!», lance Sébastien Lacombe. En plus d'Abdoulaye Koné (percussions et guitare) et de son groupe habituel, Sébastien Lacombe sera en effet accompagné d'une invitée spéciale, Nathalie Cora, musicienne québécoise rompue aux musiques africaines qui lui a ouvert son carnet d'adresses au Sénégal.

Un autre invité pourrait s'ajouter à la dernière minute: le rappeur dakarois Awadi (Positive Black Soul), qui était le voisin du chanteur québécois dans la capitale sénégalaise et qui est aussi programmé aux FrancoFolies ce soir. L'invitation a été lancée. Inch'Allah, comme on dit au Sénégal.

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Scène Hydro-Québec, à 19h et 21h, ce soir