Vieil habitué des Francos, Zachary Richard présentera mercredi un grand spectacle sur la place des Festivals. Le chanteur cajun, sûrement le meilleur porte-parole de la chanson francophone en Amérique du Nord, promet une soirée louisianaise festive à souhait.

Pour Zachary Richard, ce spectacle sera l'occasion de concrétiser le lien qui l'unit au Québec depuis si longtemps. Une manière de nous dire merci aussi? «Peut-être. Mais je n'aime pas beaucoup qu'on dise vous et nous. Il me semble qu'on est symbiotiques depuis longtemps.»

Il fait partie de la famille, quoi, ce chanteur adopté pendant les années 70 et retrouvé au milieu des années 90 avec l'immense Cap enragé. Cette année pour les Francos, où Zachary Richard n'est pas venu chanter depuis sept ans, c'est vraiment son matériel en français qu'il offrira, issu en grande partie de son plus récent album, Le fou. Et bien plus, évidemment. «C'est normal que je chante en français. C'est quand même le concept de l'événement!»

Mais pas d'inquiétude: Zachary Richard sait faire lever une soirée, quelle que soit la langue adoptée. «Les chansons de mon dernier album ont une forte consonance louisianaise et le spectacle va dans ce sens», assure-t-il. Un band tout louisianais sera là pour l'appuyer et donner à la soirée une touche venant directement des bayous.

«Ce sera la fête, comme on sait si bien le faire chez nous.» Il l'a prouvé il y a quelques semaines au Festival de jazz de La Nouvelle-Orléans: Zachary Richard est manifestement en pleine forme. Il passe d'ailleurs par l'Ouest canadien, où il donne quelques spectacles, avant de débarquer à Montréal cette semaine.

À La Nouvelle-Orléans, le chanteur a interprété des chansons de ses répertoires anglais et français. «Le but est d'être compris et de pouvoir communiquer, dit cet ambassadeur de la langue française en Amérique anglophone. Mais aux États-Unis, mon public est là parce que je suis un francophone qui chante, donc oui, je chante aussi en français.»

Sans frontière

Zachary Richard n'a d'ailleurs jamais senti l'intérêt diminuer à son endroit aux États-Unis. Il estime de toute façon que la musique n'a pas de frontière et qu'il est possible de rejoindre les gens, quelle que soit leur langue.

«Moi, j'ai fait danser l'écrevisse même à des Japonais! Dans les pays nordiques comme la Suède, où les gens ne parlent ni anglais ni français, ma musique fonctionne aussi. En fait, je crois que je sais dire le mot «écrevisse» dans à peu près toutes les langues...»

Authentique avant tout

Il est peut-être plus facile de traverser les frontières lorsqu'on a un style particulier et une musique plus typée.

«C'est peut-être moins évident avec la pop», avance Zachary Richard, qui donne en exemple le groupe trad Le Vent du Nord, qui connaît beaucoup de succès à l'extérieur du Québec.

«Le secret, c'est d'être authentique, d'être soi-même. Ça m'a toujours bien servi. La seule fois dans ma vie où j'ai essayé d'être autre chose que ce que je suis, ç'a été la catastrophe. C'était il y a très longtemps, et je l'ai amèrement regretté.»

C'est donc à du Zachary Richard pur jus qu'on aura droit mercredi soir. Y aura-t-il des invités spéciaux sur scène avec lui?

«Si vous venez, c'est pour Zachary, et personne d'autre...», lance-t-il. D'accord, mais il nous réserve sûrement des petites surprises, non? «Je ne ferai pas de commentaire!»

Zachary Richard, mercredi soir à 21 h sur la place des Festivals.