Booba est le rappeur français qui a vendu le plus d'albums. Aujourd'hui, il est loin de sa vie de fils d'immigré sénégalais en France qui multipliait les mauvais coups et qui lui a valu une réputation de gangster.

Depuis quatre ans, Élie Yaffa vit à Miami. «J'aime le cadre de vie. J'ai toujours aimé les États-Unis et il y a du rap partout, dit-il. Je suis ici pour m'ouvrir des portes, pas pour le business. Je peux me balader incognito.»Sa mère et son frère vivent toujours en France. «J'aime bien le pays, mais à petites doses», lance celui qui a passé la France sous le tordeur dans son disque Lunatic (nom de son ancien groupe).Le rappeur dit «être la même personne» qu'à ses débuts, il y a plus de 15ans, mais sa vie a changé et, par conséquent, les textes de ses chansons aussi. «Le rap, c'est naturel, spontané, dit-il. Si tu vends de la drogue, tu le dis. Si tu conduis maintenant une Mercedes ou que tu vas au Brésil en jet privé, tu le dis aussi. Quand je rape, je me parle à moi-même... Il faut arrêter de pleurnicher comme si on sortait de la cité», lance-t-il.Booba cite en exemple un artiste comme Jay-Z. «C'est comme le vin, sa musique vieillit avec lui. C'est pour ça que des gens de mon âge écoutent toujours du rap. Ce n'est pas enfantin.»Le rappeur - le premier à remplir le stade de Bercy - a vendu plus de 1 million d'albums en carrière. «Je suis fier de ce que j'ai accompli sans beaucoup d'aide», dit le rappeur, qui vient de passer du major Warner à Universal. Le rap apporte à Booba les bienfaits d'une discipline sportive plutôt que de servir d'exutoire à ses émotions. «Je me défoule, c'est une décharge d'énergie, un punch-line.»Booba prépare son sixième disque solo, qui sera la suite de Lunatic, sorti en 2010 et proposant des collaborations avec Akon, P.Diddy, T-Pain et Ryan Leslie. C'était un album introspectif, une sorte de bilan qui retraçait la route de Booba jusqu'au succès. «Je n'ai jamais de plan quand je prépare un album. J'y vais au feeling avec les sons qui m'inspirent, dit-il. Mais je ne suis pas au bout de mon voyage.»

Booba, au Métropolis, ce soir, à 21h. En première partie: Manu Militari.