Chose promise, chose due: Pierre Lapointe a donné un son lourd et électrique à son répertoire, hier soir, ouvrant son spectacle avec une version électro-rock rythmée de La forêt des mal-aimés.

«Je redécouvre de vieilles amours, mon band», a lancé Lapointe, après Le Colombarium, qui a proposé au public d'être en tension sexuelle pour «baiser» avec lui et ses musiciens, alors que des manifestants nus n'étaient pas très loin de la Place des Arts.

Lapointe s'est assis au piano pour Le maquis, mais les guitares étaient bien en avant. De fines gouttelettes tombaient sur les spectateurs, alors que Lapointe - en forme, mais quelque peu statique et en mode automatique - chantait Tous les visages, suivi, du Lion imberbe, bonifié de magnifiques arrangements électro-acoustiques. Au moment de mettre sous presse, Lapointe revisitait Au suivant de Jacques Brel alors que la pluie s'intensifiait.

Foule nombreuse

Plus tôt dans la soirée, le beau temps et le public étaient au rendez-vous autour de la place des Festivals, pour l'ouverture des FrancoFolies.

Sauf une fanfare de manifestants qui est passée parmi la foule pendant la soirée, la Place des Arts était une sorte d'île déserte de calme et de musique au milieu d'un centre-ville grouillant de manifestants (du moins avant notre heure de tombée).

C'était une bonne idée de commencer le party musical d'ouverture dès 18h. La lumière chaude de fin de journée a accompagné les membres des Revenants, qui ont conquis de nouveaux fans avec leurs chansons surf rock-folk country-rockabily.

Et que dire de la prestation du groupe français Dionysos. Le chanteur Mathieu Malzieu était dans une forme explosive, faisant du body-surfing et invitant la foule à danser le Bird'n'roll, titre du dernier disque. Il n'en fallait pas plus pour qu'il sorte les casseroles et les drapeaux rouges. La foule était des plus enthousiastes.

Dionysos aurait dû succéder à Daran pour créer un crescendo d'énergie. La prestation du chanteur français nouvellement québécois était solide et prenante, mais son répertoire se prête peut-être mieux à un spectacle en salle. Qu'importe, les spectateurs ont chanté Dormir dehors et des manifestants sont venus faire du bruit à la fin de la prestation de Daran, qui portait un t-shirt rouge.

Mais surtout, le public était nombreux pour le coup d'envoi des Francos et de retour au beau milieu de la rue Sainte-Catherine.