Avec un nouvel album à peine sorti du four, Malajube était l'un des grands absents des FrancoFolies. Mais le groupe tenait à faire partie du festival, si bien qu'il donnera un spectacle-surprise ce soir, à L'Astral. Entrevue avec le bassiste Mathieu Cournoyer, qui annonce la sortie de La caverne aux États-Unis, à l'automne.

Il y a quelques semaines, l'organisation des FrancoFolies se disait déçue de ne pas pouvoir programmer Malajube en raison de leur participation au festival Osheaga avec certaines clauses d'exclusivité. Cela désolait tout autant Malajube, si bien que le groupe a su convaincre le promoteur evenko de déroger à l'entente et de faire un spectacle-surprise aux Francos.

Malajube se produira donc ce soir à L'Astral, à 23h. «On voulait faire les Francos. Ça nous faisait de la peine de sauter une année», indique le bassiste Mathieu Cournoyer, attrapé vendredi dernier alors que ses comparses et lui partaient pour le Festival de la chanson de Tadoussac. «Nous sommes dans la van et on s'apprête à partir.»

Depuis la sortie du quatrième album de Malajube, La caverne, tout va pour le mieux pour le groupe. «On s'est promenés beaucoup. On a fait une petite tournée ontarienne et aux États-Unis», raconte Mathieu Cournoyer.

Le directeur de tournée et le sonorisateur de Malajube n'ont pu traverser la frontière américaine comme prévu. Aux yeux des douaniers, leurs permis de travail n'étaient pas dans les règles. «Nous étions juste tous les quatre comme dans le temps. C'était une vraie tournée punk rock dans l'âme», dit Mathieu Cournoyer.

Le webzine influent et imprévisible Pitchfork a accordé une excellente note de 7 sur 10 à La Caverne. «On vient de signer un contrat aux États-Unis, annonce par ailleurs le bassiste de Malajube. L'album va sortir à l'automne (sous l'étiquette MB3).»

Laurent Saulnier, vice-président à la programmation des FrancoFolies, est heureux de compter sur la présence de Malajube. «Il fallait trouver une solution, dit-il. Et ça vient d'abord et avant tout du groupe.»

Malgré la pluie

La température n'a pas joué en faveur des FrancoFolies depuis quatre jours. «On n'a pas été gâtés, il a plu le soir de l'ouverture», dit Laurent Saulnier.

Mais vendredi soir, la foule était monstre pour les spectacles extérieurs gratuits de Mixmania et Marie-Mai. «C'est grâce à ma fille de 9 ans que Mixmania était là, explique le programmateur. Je suis tellement content d'avoir vu une foule de jeunes comme ça. Règle générale, c'est un public qu'on ne rejoint pas car il y a peu de musique francophone pour eux.»

Il y avait une ambiance électrique en ville, vendredi soir. «On a parfois l'impression qu'il y a une bulle F1, une bulle Francos, une bulle Nuit blanche sur Mont-Royal et une bulle FTA, mais vendredi soir, c'est comme si toutes les bulles se mélangeaient.»

Malgré le temps maussade, samedi soir, une bonne foule était rassemblée sur la place des Festivals pour le spectacle d'Alfa Rococo qui avait invité sur scène Anodajay et des membres de Misteur Valaire. Laurent Saulnier était également surpris du grand public réuni pour le spectacle en français des Planet Smashers.

Au moment d'écrire ces lignes, une forte averse s'abattait sur le centre-ville de Montréal. Quelle relation entretient Laurent Saulnier avec la météo? «Je dis souvent que je ne sais pas où est la «switch on/off», dit-il. Je suis zen, mais c'est pour les artistes que je trouve ça plate.»

Au final, il reste que la météo a rarement le dernier mot. «La tête d'affiche fait que les gens sortent.»