Son mini-album de quatre chansons sorti l'automne dernier lui a valu une offre de l'imprésario d'Alfa Rococo. En attendant le contrat qui pourrait venir bientôt pour son premier disque, la charmante et pétillante Grenadine chante ce soir aux FrancoFolies.

Alors qu'elle pratiquait le violon quatre ou cinq heures par jour et qu'elle allait au Conservatoire de musique en plus de ses études secondaires, Julie Brunet maudissait les groupes pop et rock qui utilisaient des instruments classiques dans leurs chansons. Pourtant, quelques années plus tard, elle est devenue «la fille qui joue du violon avec qui tous les bands du cégep veulent jouer».

Entre les deux, il y a eu un trop-plein de musique classique. «J'étais écoeurée et j'ai tout arrêté», dit Julie Brunet, mieux connue sous le nom de Grenadine, qui suscite l'enthousiasme depuis des mois, et qui se produira aux FrancoFolies, ce soir, sous la tente Slam.

S'il y a une fille dont le parcours est éclectique, c'est bien Julie Brunet: diplôme collégial en création littéraire, baccalauréat en anthropologie, maîtrise en archéologie («Je suis spécialiste de la préhistoire du Témiscouata.»), sans compter un certificat en journalisme qui est en cours.

En parallèle de ses études, la jeune femme a accompagné Coeur de pirate en tournée de 2007 à 2010, en plus de partager la scène avec Le Husky et Carl-Éric Hudon, tout en signant un blogue pour Bang Bang.

Et quand Grenadine est-elle née? «J'ai commencé à écrire des chansons il y a environ trois ans, mais il n'y a pas grand-chose qui ait survécu de cette époque-là!»

Il y a environ un an, l'auteure-compositrice a décidé de se consacrer plus sérieusement à son projet solo, jusqu'à un premier EP sorti l'automne dernier. Réalisées par Étienne Dupuis-Cloutier, les quatre chansons du mini-album ont un charme pop-rock-rétro minimaliste, avec des mélodies contagieuses et des ritournelles électros. «Tout cela est venu en studio. J'étais plus portée à faire quelque chose de folk et indie, et Étienne est arrivé avec le côté électro-pop.»

Et la touche d'époque? «Le côté sixties est arrivé un peu par hasard. J'aimais She&Him et on m'a comparée à Françoise Hardy, donc je me suis mise à regarder plein de vidéos.»

Écouté 15 000 fois et téléchargé à 2000 reprises, le mini-album - disponible gratuitement sur Bandcamp - a même valu à Grenadine d'être parmi les artistes à surveiller, selon les Inrocks. Puis est venue une offre de l'imprésario Guy Ritchot (Alfa Rococo) pour travailler avec elle, proposition qu'elle a acceptée.

Elle est «prête à entrer en studio demain matin», mais Grenadine prend son temps. «Il y a plusieurs propositions de labels et on veut faire le tour comme il le faut, indique-t-elle. Il y a même des portes ouvertes en France.»

Julie Brunet sent l'effervescence qui plane autour de sa musique. «J'essaie de ne pas trop m'emballer», dit-elle bien humblement.

En tournée avec Coeur de pirate, elle a beaucoup appris sur les dessous du métier. «La tournée, c'est rough. On apprend beaucoup sur soi-même. J'ai vécu des moments émotionnels trash

En attendant un contrat pour son premier disque, Grenadine se produit ce soir aux FrancoFolies. Elle sera accompagnée de Marc-Étienne Mongrain, Gabriel Lemieux-Maillé, Marco Gosselin et Jérôme Dupuis-Cloutier.

Grenadine est en spectacle ce soir, à 19h, sous la tente Slam.