Sitôt arrivée à Montréal, Coeur de pirate a chanté avec Bedouin Soundclash dans un spectacle au programme du Grand Prix, vendredi dernier. Lundi, on lui a remis le prix Rencontres de l'artiste québécois ayant obtenu le plus de ventes numériques pour un album francophone. Et elle a également peaufiné le spectacle qu'elle va donner ce soir avec ses invités Dumas, Tricot Machine, The Stills et Jimmy Hunt sur la grande scène de la place des Festivals.

Joli emploi du temps en effet, mais qui n'a rien à voir avec le joyeux tourbillon européen dont Béatrice Martin s'est tirée pour quelques semaines avant d'y replonger de plus belle en juillet. «Je viens de faire deux gros festivals devant 15 000 spectateurs: Art Rock de Saint-Brieuc, très rock, avec du monde comme Pete Doherty et moi qui arrivais en disant «You-hou, je fais de la chanson»; et Papillons de nuit, un autre gros truc avec Gossip, Renan Luce et des artistes vraiment éclectiques. Le reste, c'est ma tournée à moi, des salles de 2000 personnes; pour nous (Québécois), c'est beaucoup, mais eux, ils disent que c'est intime!»

Les gros festivals la stressent un peu, mais pas autant que les Francos montréalaises où elle se produira ce soir. Sans doute parce qu'elle sera dans sa ville, devant une foule considérable, elle qui avait chanté au Club Soda en première partie de Benjamin Biolay aux Francos de 2008, puis dans le confort douillet de l'Astral, l'an dernier.

Mais c'est un bon stress, insiste-t-elle: «Ce n'est pas quelque chose qu'ils font souvent de confier la grande scène à un artiste qui n'a qu'un album qui dure 30 minutes. Ça me fait vraiment plaisir qu'on ait pensé à moi, mais j'avoue que c'est risqué pour moi, c'est un défi.»

L'expérience des grands festivals européens ne te nuira pas, lui demande-t-on?

«Ce sont des publics très différents, dit-elle. En France, il faut que tu coures partout, que tu te roules par terre, que tu tapes dans les mains et que t'aies l'air contente pendant 50 minutes ininterrompues. Sinon les gens s'en vont. Mais au Québec, je peux faire des pauses dans un gros spectacle comme ça et ça va faire plaisir aux gens. C'est un autre genre d'écoute, c'est bien.»

Ceci dit, son spectacle a beaucoup changé, ajoute-t-elle: «Avant je restais derrière mon piano, je ne bougeais pas beaucoup et j'étais un peu dans ma bulle même si je parlais aux gens. Mais j'ai fait tellement de concerts dans des conditions où t'as pas le choix d'y aller à fond...»

Dumas d'abord

Elle a dressé elle-même sa liste d'invités de ce soir. Son choix numéro un était Dumas.

«Je ne l'avais jamais rencontré, mais nous avons répété à la mi-mai avant mon départ pour l'Europe et ça s'est vraiment bien passé. Je suis un peu sous le choc quand je travaille avec des gens dont j'ai beaucoup écouté la musique et que je respecte vraiment beaucoup. Je n'en reviens vraiment pas de chanter avec Dumas et qu'il me dise: «c'est vraiment cool ce que tu fais»».

Avec ses invités et son groupe de musiciens, elle fera aussi bien de ses chansons que des leurs. Avec Dumas, justement, elle nous proposera une de ses nouvelles compositions qu'elle n'a presque jamais jouée. Elle chantera quatre autres inédites qui devraient être de son deuxième album dont elle espère faire la pré-production à l'automne avant d'entrer en studio l'hiver prochain.

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Coeur de pirate avec Dumas, Tricot machine, Jimmy Hunt et The Stills, ce soir, 21 h, à l'Espace Ford de la place des Festivals.