Du haut de l'hôtel Hilton, il y a une magnifique vue aérienne donnant sur le site du Festival d'été de Québec, qui s'étend des Plaines d'Abraham à l'Impérial en passant par la place D'Youville. Le décor est impressionnant, permettant de constater à quel point l'événement est rendu gros dans un cadre enchanteur.

Jeudi soir, le coup d'envoi du 45e Festival d'été de Québec était à l'image de sa programmation variée: il y en avait pour tous les goûts. Un peu de reggae-pop avec Marième et la gang de CEA, de l'électro-rap acadien avec Radio Radio, de la chanson trash avec Mononc' Serge, de l'indie rock avec Midnight Romeo et Propofol et le gros spectacle télévisé d'ouverture sur les Plaines en hommage à la langue française.

Mise en scène de Pierre Boileau. Discours d'ouverture préenregistré de Céline Dion. Coanimation de Stéphane Rousseau et Claudia Tagbo. Hymne à la francophonie de Michel Legrand. Un slam écrit spécialement pour l'occasion par Grand Corps Malade. Difficile de croire que les 40 participants de l'imposant spectacle Le Français d'abord n'ont eu que deux jours de répétition, sauf si ce n'était de l'immense télésouffleur qui s'élevait dans la foule pour le rappeler.

C'était un spectacle télévisé destiné à toute la francophonie qui avait le défaut de sa qualité: convenu et quelque peu cliché avec des blagues de poutine et de sirop d'érable. Pour le public, c'était néanmoins la réunion d'une grande sélection d'artistes. Christophe Willem, Isabelle Boulay, Angélique Kidjo, Claude Dubois, Marie-Mai et une chorale gospel sont arrivés tour à tour sur scène pour la pièce d'ouverture, Quand on n'a que l'amour de Jacques Brel.

Puis Cali a bondi sur scène avec un carré rouge accroché sur son veston noir pour chanter avec Luck Mervil sa chanson 1000 Coeurs debout, qui a servi de thème annuel à Star Académie. Zachary Richard est aussi venu chanter Travailler c'est trop dur, alors qu'Yves Duteil et Lynda Lemay ont uni leurs voix pour Avoir et être. Et pour la conclusion, la chanson était de circonstance: La langue de chez nous.

Marième fait apparaître le soleil

Notre soirée de musique avait débuté à 18h avec Marième, fidèlement accompagnée de la famille élargie du collectif CEA. C'était la première fois que la chanteuse et sa bande se produisaient à l'extérieur dans le cadre du FEQ, alors que les FrancoFolies leur ont déjà donné cette chance quatre fois.

Rayonnante et enceinte de jumeaux, la fille d'une mère de Québec et d'un père sénégalais a vécu un moment incroyablement magique avec la foule. Alors qu'elle entonnait les paroles disant «Emmène-moi le soleil» de sa reprise de Jean-Pierre Ferland, une éclaircie incandescente est venue traverser les nuages pluvieux du début de spectacle. C'était presqu'irréel.

Marième, Karim Ouellet et les autres acolytes de CEA sont des ambassadeurs de Québec fort inspirants. Ils forment une véritable communauté de musiciens de tous les horizons qui s'accompagnent les uns les autres. Sur des airs et des reprises à la sauce pop-reggae, ils ont charmé et fait danser les spectateurs de la place D'Youville, jeudi soir.

C'est au même endroit où nous avons ensuite apprécié une partie du spectacle de Sid Touré, et où nous avons terminé la soirée avec Radio Radio. La capacité de la place d'Youville ne suffisait pas à l'immense foule réunie pour le trio acadien. Mais un lieu qui déborde de gens enthousiastes est une valeur sûre pour un party, surtout quand les spectateurs peuvent danser le poing en l'air au son des Jacuzzi, Kenny G Non Stop, Galope et Enfant Spécial.

Conclusion? Tout le monde y trouve son compte au Festival d'été de Québec, qu'on emmène sa chaise de camping sur les Plaines pour un spectacle généraliste ou qu'on s'entasse sur la place d'Youville pour un groupe cool.

Le FEQ se poursuit jusqu'au 15 juillet avec près de 300 spectacles, dont Mute, Metric, Johnny Halliday Lionel Richie, Grimes et Big Boi, pour ne nommer que ceux-ci.