Neil Cowley Trio est l'un des principaux ensembles britanniques ayant modifié la donne au cours des dernières années, nous en avons eu une fois de plus l'éloquente démonstration.

Inspirés du rock, du prog, du math rock, de l'indie rock, de l'électro, du minimalisme américain ou même du folklore celtique, le pianiste et ses collègues furent parmi les premiers musiciens européens à générer cette énergie par l'entremise de l'un des formats classiques du jazz acoustique.

Spacebound Apes, dernier album de ce trio depuis ses débuts discographiques en 2006 (étiquette Hide Inside Records), était hier le plat principal d'un concert à prédominance acoustique. L'écriture de Neil Cowley, a-t-on remarqué hier, a migré vers une approche compositionnelle moins compacte, plus orchestrale, moins dense parce que moins axée sur la répétition ou le décalage de cellules rythmiques qui en ont fait la marque de commerce. On imaginait bien ce nouveau matériel joué par un ensemble plus considérable ou même un orchestre de chambre.

Cela étant dit, nous avons eu droit à une bonne dose de grooves en mesures composées, hachures de rythmes assez costauds via lesquels le leader se permettait des improvisations succinctes, souvent martelées au plus grand plaisir des fans présents au Gesù.

La charpente rythmique de cet ensemble baraqué, très costaud dans un contexte jazzistique (enfin... parfois jazzistique), est assurée par le contrebassiste Rex Horan et le batteur Evan Jenkins, et permet ainsi à Neil Cowley de se distinguer encore de tous ses collègues impliqués dans ces trios nouvelle mouture, qui prolifèrent depuis les débuts de ce siècle.