En octobre 2013, Daniel Clarke Bouchard nous affirmait avec toute l'assurance de ses 13 ans qu'il irait bientôt étudier la musique à Juilliard, à New York, ou à Berklee, à Boston. Il a tenu parole.

Le pianiste montréalais de 17 ans vient de terminer une première année de formation précollégiale à la prestigieuse école de musique new-yorkaise. Chaque samedi, il prenait l'avion pour la métropole américaine le matin et rentrait le soir même à Montréal où il a terminé son secondaire au collège Stanislas d'Outremont.

Daniel était haut comme trois pommes quand il a joué du piano au Carnegie Hall de New York. Par la suite, il s'est produit avec l'Orchestre Métropolitain et son chef Yannick Nézet-Séguin puis avec l'Orchestre symphonique de Montréal, mais aussi avec le pianiste de jazz Oliver Jones.

Lors d'une de nos rencontres mensuelles à l'époque, nous lui avions demandé s'il avait l'intention d'être un pianiste de jazz comme son mentor Oliver Jones ou de jouer de la musique classique comme son idole Evgeny Kissin. Faut-il absolument faire un choix? nous avait répondu l'adolescent qui rêvait également d'animer une émission du matin à la télé comme l'ancien joueur de football Michael Strahan.

Explorer d'autres univers

C'est le même Daniel Clarke Bouchard pétillant que nous avons revu récemment pour discuter du concert qu'il va donner ce soir à l'Astral dans le cadre du Festival de jazz. Un concert dans lequel il se propose de jouer avec quelques musiciens des pièces du répertoire classique, des standards de jazz, des succès de deux de ses idoles aujourd'hui disparues, Michael Jackson et Prince, et quelques compositions de son cru.

«J'ai commencé jeune à jouer du classique, donc je ne voulais pas complètement abandonner ça, mais je voulais aussi explorer d'autres univers comme le jazz ou d'autres genres. Puis j'ai commencé à composer et je me suis aperçu que mes compositions n'étaient pas 100 % classiques et que je pourrais donc faire autre chose que du classique. Mais chaque fois que j'essaie d'improviser en jazz, ça tend vers le classique», dit-il en riant.

L'instant d'après, il donne l'exemple de Nikolaï Kapoustine et de Prokofiev dont les oeuvres classiques témoignent de leur intérêt pour le jazz.

«J'ai donné un concert avec Oliver [Jones] pour Montréal-Nord à la fin de 2015 et on a joué en duo un arrangement de Rhapsody in Blue de Gershwin qui était jazz et classique, ajoute-t-il. La plupart de mes concerts étaient classiques, mais j'aime également jouer du jazz. Mes compositions, elles, tiennent plus de la musique populaire, mais avec beaucoup d'influence classique.»

Une incursion dans la pop

Au Festival de jazz de 2014, Daniel a fait connaissance avec le groupe Earth, Wind & Fire qui l'a invité peu après à jouer avec lui à Calgary. Plus tôt cette année, il a composé et joué la chanson Free Together avec Gabriel L.B. Malenfant, de Radio Radio.

«On s'est rencontrés lors de la conférence TEDx à Montréal et on s'est dit qu'on allait faire une collaboration un de ces jours. Plus tard, j'ai mené des entrevues pour Global Television, dont une avec Radio Radio, et on s'est reparlé de faire quelque chose ensemble. On s'est retrouvés en studio, j'ai créé la chanson et on l'a travaillée par la suite.»

Daniel a d'autres projets du genre, plus ou moins précis selon le cas. Il est question d'Aretha Franklin qui aurait exprimé le désir de travailler avec lui et de Robert Charlebois, croisé aux FrancoFolies il y a quelques années et revu le mois dernier au Concours musical international de Montréal dont le chanteur frisé était le porte-parole: «Il m'a dit que si on faisait quelque chose, ce serait deux pianos ensemble. J'ai très hâte.»

Quant au deuxième album dont Daniel parlait peu après le lancement de Rêves d'enfant en 2013, il ne l'a pas encore terminé.

«J'ai déjà enregistré beaucoup de trucs, mais j'essaie de trouver le concept parfait pour mon deuxième album. Pour un artiste, Justin Bieber par exemple, le deuxième album est souvent le plus important. Maintenant que j'ai fini mon secondaire, je vais vraiment pouvoir me concentrer sur mon deuxième disque.»

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À l'Astral ce soir, 18 h.