On s'attendrait d'emblée à ce que le Festival international de jazz de Montréal figure dans une liste comme «The 80 Coolest Things in Jazz Today».

Il n'y a pas d'ordre dans la liste que la glorieuse publication Downbeat a dressée pour ses 80 ans dans son numéro de juillet. Le FIJM y apparaît effectivement dans la catégorie «Les plus grands festivals», avec Monterrey, Newport, New York, Umbria, Moers (Allemagne) et... le Festival international de musique actuelle de Victoriaville qui a accueilli 16 000 visiteurs à sa 30e présentation, en mai dernier.

«La situation a quelque chose de drôle», nous disait jeudi le directeur général et artistique du FIMAV, Michel Levasseur, très fier de «la belle reconnaissance» accordée à son festival. «On a toujours dit qu'on n'était pas un festival de jazz et voilà qu'on se retrouve aux côtés de Newport, de Monterrey et de Montréal. C'est réconfortant.»

Dans le «Jazz, Blues&Beyond» qu'évoque Downbeat sur sa couverture, Michel Levasseur avance avec le sourire que son festival fait certainement partie de «l'au-delà»... Le patron du FIMAV, par ailleurs, a tenu à rappeler les grandes réalisations d'André Ménard, VP du Festival de jazz, «un grand directeur artistique» et un fréquent visiteur à Victo.

De retour à Downbeat... Bien sûr, les 10 «Maîtres vivants» cités par le magazine, qui a le même âge que Ti-Guy Nadon et Oliver Jones, sont tous venus à Montréal à un moment donné: Coleman, Hancock, Haynes, Holland, McLaughlin, Rollins, Shorter, Phil Woods. Tony Bennett, «plus cool que jamais», et Keith Jarrett, le «rhapsodiste intérieur» étaient ici cette semaine, et le premier avec Lady Gaga comme invitée!

Diana Krall, qui s'est produite dimanche place des Festivals, fait partie, elle, de la liste des «artistes qui ont amené des auditeurs aux beautés du jazz, avec les Connick, Glasper, Wynton Marsalis et Esperanza Spalding; pour Downbeat, la darling des Montréalais est «une chanteuse et pianiste au style raffiné qui a toujours montré un goût impeccable tant dans son matériel que dans le choix de ses collaborateurs».

La liste des noms de «la nouvelle génération» offre un point de comparaison intéressant par rapport à la présence de la nouvelle génération au festival montréalais. Parmi les 10 artistes mentionnés, Cécile McLorin Salvant (deux soirs à L'Astral) et Ambrose Akinmusire - trois soirs au Gesù dans la série Invitation - étaient à l'affiche du FIJM cette année. Sont déjà venus: les pianistes Vijay Iyer (trois fois depuis 2003) et Gerald Clayton (2009), le guitariste Julian Lage (2009), le batteur Kendrick Scott (2011 et 2013) et le chanteur Gregory Porter (2012 et 2013).

D'autres découvertes

De la liste de Downbeat, résultat d'un choix éditorial qui n'a rien d'absolu, il nous resterait à découvrir le vibraphoniste Jason Adasiewicz, le trompettiste Amir ElSaffar et, surtout, la guitariste Mary Halvorson qui «domine les conversations comme l'avait fait le trompettiste Dave Douglas dans les années 90».

Parlant de Douglas, que le New York Times appelle «le roi du jazz indépendant», il est parti pour l'Europe jeudi, avec ses comparses - le bassiste Steve Swallow et les frères Chet et Jim Doxas, de Pointe-Claire, respectivement saxophoniste et batteur. Le quatuor continue sa tournée Riverside, du nom du CD écrit par Douglas et Chet Doxas, mariage de jazz, de bluegrass et de musique des Appalaches. Le groupe Riverside se produit ce soir au Festival de jazz de Bucharest, demain à Vigo en Estonie, dimanche à Naples et lundi à Genève.

«Un beau voyage», nous disait cette semaine Jim Doxas qui sera remplacé demain par Dave Lang dans le trio d'Oliver Jones, en clôture du 35e Festival de jazz de Montréal, une des 80 affaires les plus cool dans le monde du jazz d'aujourd'hui...