Pour son 35e anniversaire, le Festival international de jazz de Montréal (FIJM) a mis le paquet dans les grands spectacles extérieurs gratuits. Les quatre soirées spéciales - Woodkid en ouverture, Deltron 3030 en clôture, Diana Krall et Vintage Trouble - avaient déjà été annoncées; le FIJM a levé le voile hier sur le reste de son volet extérieur gratuit dont la scène principale - la Scène TD - sera encore plus grande, «à la mesure de la place des Festivals», a lancé Alain Simard, président-fondateur du FIJM, au dévoilement qui se tenait à l'Astral.

Ainsi, sur la grande scène, les festivaliers verront, deux fois s'ils le désirent (21h et 23h), Bobby Bazini, étoile montante qui vient de lancer son deuxième CD; Random Recipe qui, comme son nom l'indique, ne donne jamais deux fois le même spectacle; Emilie-Claire Barlow, Susie Arioli et des formations de Cuba, d'Australie et d'Allemagne que tout le monde découvrira en même temps.

La nouveauté de l'année vient toutefois du secteur des produits dérivés avec la participation du designer Philippe Dubuc qui a conçu la collection de vêtements «sport-chic» Griffé Jazz, signée Dubuc. Il y en a pour tous les sexes, mais les quantités sont limitées...

Le «Spectrou», terrain laissé vacant depuis la démolition du Spectrum, sera occupé par le Lounge Heineken, un lieu couru où nous verrons et entendrons les Waiting Games, They Call Me Rico (Frédéric Pellerin), les Deuxluxes et Ibrahim Electric, un trio... danois qui force sur l'orgue.

Voir montrealjazzfest.com pour le programme complet, les concours, les expositions, les menus, la carte des vins, le nouveau Club Famille Rio Tinto Alcan, la Petite École du jazz qui doit bien frôler le million de diplômés, les outils d'information Info-Jazz La Presse+.

La programmation extérieure en un coup d'oeil

Tout le world

Effectivement, le Z final avait été un peu négligé: voilà que nous arrive, du lointain Zimbabwe, le sextette Mokoomba que l'on dit dansant à souhait. Dans la même série Tropiques Bell, on verra les Australiens de Bustamento, comme dans mento, père jamaïcain du ska et du reggae. Et on a bien hâte de voir Mamselle Ruiz, découverte World 2014 d'Espace Musique. Aussi sur notre liste: le supergroupe cubain Conjunto Cappotin y sus Estrillas, Shantel et le Bucavina Club Orchestar d'Allemagne et les Suédois de Dirty Loops avec leurs millions de visionnements sur YouTube.

Blues et rock

Pour son 35e, le Festival met en vente une série de 125 exemplaires de la sérigraphie Drifter's Escape de Jimi Hendrix, mieux connu pour ses talents de guitariste qu'évoqueront par ailleurs Paul Deslauriers et Steve Hill, deux grands guitar heroes québécois, avec des invités; The Jimi Hendrix Guitar Extravaganza sera présenté gratuitement au Métropolis le dimanche 29 juin. Outre les suspects habituels - Deslauriers, Hill, Zeller, Barry -, les scènes blues (re) verront défiler les London Souls, J.J. Grey et autres Little Freddie King. On a surtout hâte de voir Katy Guillen & the Girls, un power trio féminin, chose assez rare.

Les grâces locales

Susie Arioli, dont le CD All the Way s'est écoulé à 400 000 exemplaires, mettra un terme à sa tournée homonyme le 4 juillet sur la Scène TD à l'occasion de la fête nationale des États-Unis où elle interprétera des pièces du Great American Songbook accompagnée d'une section de cuivres. La darling des darlings, Emilie-Claire Barlow, l'aura précédée sur la grande scène. Les Soirées Jazzy - il en faut - présentent pour leur part Coral Egan et Terez Montcalm qui, dit-on, fonctionne bien en Europe. Emie R. Roussel et Elizabeth Shepherd, elles, seront aux Brunantes de Radio-Canada le dernier soir.

En salle... et gratuit

Le virtuose du piano John Roney, bonne nouvelle, revient animer les jam-sessions à l'hôtel Hyatt Regency, accompagné de Rémi-Jean LeBlanc à la contrebasse et de Kevin Warren aux drums. À minuit, les festivaliers auront le choix entre l'Open House de l'Astral - Jazz Amnesty Sound System, Speakeasy Electro Swing, Balkan Gypsy Party, etc. - et le Nightcap du Savoy du Métropolis qu'ouvrira Qualité Motel, le projet parallèle de Misteur Valaire, qui s'envolera ensuite pour l'Europe pour y propager le son de «Sherbrooklyn». Suivront Morph-Tet, Beat Market et aRTIST of tHE yEAR. «Regardez-les, les couche-tard/Ils ont l'oeil lourd et gris...»

Questions de noms

Sans avoir entendu une note, certains noms nous interpellent. Ainsi en est-il de la formation montréalaise les Jazz Street Boys, qui, avec un nom pareil, ont avantage à être beaux... et à jouer du bon jazz! Qu'en est-il, par ailleurs, des «os maigres» de MG (Martin Goyette) & the Skinny Bones? Nicole Willis & the Soul Investigators se réclament-ils de Freud ou de Lacan? Les gars de Posterz prennent-ils des égoportraits? Quant aux Américains de Hot Sardines, peut-on s'attendre à autre chose qu'à une prestation serrée? Les réponses à ces profonds questionnements nous viendront entre le 26 juin et le 6 juillet...