Le 34e Festival de jazz s'est terminé sur une note ska dimanche avec la visite spéciale des Specials au Metropolis.

Reformé depuis 2009 (si on exclut quelques réunions sporadiques dans les années 90), le groupe britannique, figure de proue de la vague two-tone (le fameux damier noir et blanc) apparue à la fin des années 70, n'est certes plus ce qu'il était.

Privé de son génial fondateur Jerry Dammers, la formation roule essentiellement sur son vieux fond de commerce sans chercher à se renouveler.

Do the Dog, Dawning of a New Era, It's Up to You, Concrete Jungle, Too Much Too Young, Why (Doesn't Make it All Right), A Message to You Rudy, Gangsters... Les classiques se succèdent à vive allure, pour le plus grand plaisir d'un public de tous les âges, divisé entre hipsters et vieux trippeux de Two Tone.

Incroyable que les Specials puissent ainsi rouler sur deux maigres albums, sortis il y a plus de 30 ans. C'est ce qu'on appelle étirer la sauce de la nostalgie.

Heureusement, les chansons ont bien vieilli et l'énergie est au rendez-vous. Pas empâtés, fringués comme au premier jour, les Specials donnent au public ce qu'il veut entendre, avec une énergie étonnante considérant l'âge de ses membres - à commencer par le chanteur (baveux) Terry Hall et le guitariste (survitaminé) Lynval Golding.

La foule - vendue d'avance - n'a d'ailleurs pas mis longtemps à pogoter devant la scène. Deux minutes après le début du concert, on savait déjà que l'affaire était dans le sac. Le reste n'était qu'une formalité..

Deux mots sur les Little Hurricanes, qui avaient le mandat d'ouvrir pour les Specials: un gars à la guitare électrique. Une fille à la batterie. Du rock'n'roll de fond de garage. En soi, pas mal du tout. Mais il faudrait leur dire que les White Stripes faisaient exactement la même chose il ya cinq ans...