Elle a le port altier, les atours d'une reine mandingue. Grande, longiligne, impériale, vraiment splendide, la Malienne Fatoumata Diawara ne vient pas d'une autre époque pour autant.

Transplantée en France, cette artiste libre dénonce l'emprisonnement économique de la jeunesse africaine, son incapacité à voyager hors du continent noir, la condition des femmes là-bas, l'urgence d'y faire la paix. Sans retenue aucune, elle crie et chante sa modernité. Lorsqu'elle retire son turban et que virevoltent ses nattes finement tressées, il se passe des choses au pied de la scène Les Tropiques!

Il s'en passe encore davantage lorsque résonne sa voix, plus puissante et plus magnétique que ne le laisse entendre sa musique enregistrée - pourtant fort convaincante sur l'album Fatou. La musique de Diawara a son lot de tradition, s'en dégage aussi une attitude rock. Plus costauds sur scène qu'en studio, mâtinés de funk, les sons sont ficelés par une solide section rythmique basse/batterie - Jean-Alain Hony et Jean-Baptiste Gbadoe. Gregory Emonet, guitariste chevronné à n'en point douter, complète la donne.

De plus en plus insistante entre 20h et 21h, la flotte n'aura pas raison de cette performance électrisante. Transe de parapluies à la clé!