Pour une rare fois depuis le début de la saison des festivals, les abords de la Place des Arts étaient comme ils doivent l'être un soir de semaine en pareille saison, c'est-à-dire noirs de monde. Des milliers de personnes déambulaient paresseusement hier, prêts à bifurquer à la moindre sollicitation musicale jugée digne d'intérêt.

Il y avait foule, un peu avant 21 h, devant le complexe Desjardins pour écouter Kellylee Evans, venue de l'Ontario. Une dizaine de minutes plus tard, une bonne partie de ces gens ont afflué sur la place des Festivals pour entendre celui qu'on présente comme la jeune sensation du vieux R & B, le Californien Nick Waterhouse.

Buddy Holly, sauce hipster

Le gars a un look vaguement Buddy Holly, sauce hipster: larges lunettes, veston brun classique sur chemise verte à motifs et pantalon beige. Habillé comme sa musique, qui est américaine et ancrée dans le tournant des années soixante: balbutiements de rock primaire, fond R & B et souvenirs de blues sur une guitare archtop au très vintage fini sunburst.

Nick Waterhouse, qui a lancé un premier disque de compositions originales l'an dernier - le remarqué Time's All Gone -, évoque avec justesse l'esprit ancien dont il s'inspire. Or, sur scène, même accompagné de trois musiciens et deux choristes, ce n'est pas encore concluant. Le chant du très jeune homme (il n'a pas 30 ans) manque de corps, son univers musical paraît encore trop scolaire et surtout trop sage pour faire une forte impression.

Il prépare un second disque, dont il a joué quelques extraits hier. Peut-être cette prochaine offrande révélera-t-elle une personnalité musicale plus singulière, plus affirmée et plus incarnée.