La cote de «coolitude» de Vieux Farka Touré a sans doute diminué, cinq ans après sa «découverte» par les hipsters. Elle est peut-être partie auréoler un autre descendant de la tradition du blues du désert, le Nigérien Bombino, récemment adoubé par un mec des Black Keys.

N'empêche, le concert donné au Club Soda par le fils du légendaire Ali Farka Touré fut un moment de haute voltige guitaristique. Prenant appui sur les figures rythmiques traditionnelles et les répétitions de motifs caractéristiques du genre, il lui imprime toutefois sa personnalité, qui se traduit par une hallucinante vitesse d'exécution et, dans les solos, par l'intégration d'éléments empruntés au rock tendance hard. 

Respectueux, néanmoins, de l'héritage de son illustre paternel, il lui a fait un clin d'oeil en interprétant l'un de ses morceaux. C'est là que la différence entre ces deux as de la six cordes saute aux oreilles: le père était plus attaché aux mélodies qu'à la virtuosité, néanmoins fort éloquente chez son fiston.