Wax Tailor, de son vrai nom Jean-Christophe Le Saoût, est un compositeur, réalisateur et DJ français dont la musique électro et trip-pop à forte évocation cinématographique est servie par des projections graphiques (pensez à Gorillaz). Après un spectacle donné à L'Astral à l'automne dernier, Wax Tailor déploie son attirail sonore et visuel en grand sur la place des Festivals, mardi soir, avec des invités-surprises.

Q: Comment est née l'idée de faire votre dernier album, Dusty Rainbow From The Dark, sous la forme d'un conte imaginaire sur la thématique de l'enfance?

R: C'était l'envie de faire un disque avec un narrateur (ndlr:Don McCorkindale de la BBC) d'avoir une voix qui est le fil conducteur. J'ai pensé au pouvoir d'évocation de la musique, qui est très fort dans mon approche. J'ai commencé par la musique et je me suis dit qu'elle finirait par évoquer une histoire qui va autour. Assez rapidement dans la composition, j'en suis arrivé à l'idée que la meilleure façon d'illustrer la musique est à partir des yeux d'un enfant. L'enfance, c'est le moment où se développe le rapport à la musique.

Q: En studio, votre travail est solitaire et vous êtes un maître de l'échantillonnage. Sur scène, vos chansons explosent de façon organique avec des musiciens (cuivres, violons, choristes).  Ce contraste vous inspire?

R: Sur mon album, les sons peuvent être très organiques, car des vinyles me servent de matière. Ma base de production peut être un vinyle de 1971. Sur un titre, je peux échantillonner une centaine ou même 150 sonorités. C'est de la composition et non du repiquage de mélodies. (...) J'aime cette complémentarité avec la scène. Il y a des choses que je ferais sur scène et pas sur disque. Et avec les propositions et contre-propositions de mes musiciens, mon idée de base fait un long chemin.

Q: Avez-vous grandi dans une famille de musiciens?

R: Pas du tout. Pour moi, la bascule a vraiment été le hip-hop. Pour la musique, mais aussi pour la culture. À 13 ans, j'ai eu la chance de faire un échange franco-anglais en Angleterre et le grand frère de ma famille d'accueil était DJ. C'était la première vague du hip-hop américain et il a pris mon éducation musicale sous son aile. Je suis repartie avec plein de cassettes. Il n'y avait pas l'internet à l'époque. (...) Aujourd'hui, le champ des possibilités est vaste. Cela permet de mélanger des musiques entre elles, mais aussi avec des images

Wax Tailor se produit mardi sur la place des Festivals, à 21h30.