Le beau temps était une fois de plus au rendez-vous. Les spectateurs aussi, en très grand nombre. C'était une autre belle soirée de musique en plein air sur la Place des festivals, avec un «gars d'Outremont» et un «gars de Brossard» qui étaient en grande forme et heureux de se produire à la maison.

«Dans toutes les autres villes, on dit qu'on vient de Montréal. Là, on peut dire qu'on vient d'ici», a lancé le chanteur et guitariste Dave 1.

Le Festival de jazz s'est terminé samedi soir avec le spectacle extérieur gratuit du duo montréalais Chromeo, qui a servi son électro-funk délicieusement kitsch avec des choristes et les jolies musiciennes d'un orchestre de cordes, dont faisait même partie une harpiste.

Dave 1, alias David Macklovitch, portait un tuxedo, alors que P-Thugg, alias Patrick Gemayel, avait assorti ses chaînes dorées d'un complet noir. Fidèles à leurs habitudes, les deux acolytes sont arrivés sur scène au son d'un enregistrement invitant la foule à scander: "Chromeo-oh-oh!"

Il n'a pas fallu plus que la première chanson, Fancy Footwork, pour que les spectateurs se réchauffent, même si plusieurs découvraient Chromeo pour une première fois.

Difficile de résister aux airs dansants et aux mélodies accrocheuses de Chromeo. La guitare et le clavier délicieusement eighties, les basses qui font remuer les hanches et les paroles qui parlent de drague et de filles: les chansons du duo sont faites pour danser le coeur léger avec une richesse musicale pop unique.

Chromeo a enfilé ses hits, que ce soit Tenderoni, Hot Mess, When The Night Falls, Momma's Boy et Night By Night. Au rappel, le célèbre DJ international A-Trak (Alain Macklovitch, le frère de David) est aussi venu «scratcher» sur scène pour Needy Girl.

Les écrans géants permettaient de voir de près tous les rythmes et sons robotisés que Patrick Gemayel reproduit avec sa voix grâce à son talkbox (boîte parlante). C'est impressionnant.

Pour Chromeo, c'est la fin d'un cycle de quelque 250 spectacles ayant suivi la sorti de l'album Business Casual, sorti il y a deux ans. Quelle complicité unit Dave 1 et P-Thugg, deux amis du secondaire qui se targuent d'être devenus le premier duo arabo-juif de l'histoire.

Comme David Macklovitch le soulignait en entrevue, ce dernier a grandi sur l'avenue Querbes, dans le quartier Outremont, tout comme Rufus Wainwright qui a ouvert le Festival de jazz.

Le fait que des artistes montréalais ouvrent et ferment la marche d'un grand événement international et touristique comme le Festival de jazz témoigne de la grande vitalité de la musique made in Montreal. C'est de la musique qui rayonne à l'international, mais qui fait aussi vibrer les Montréalais.

Chacun à leur façon, Rufus Wainwright et Chromeo sont des ambassadeurs de Montréal. Et ils sont prophètes en leur ville, puisqu'ils attirent des marées humaines au centre-ville.