Van Der Graaf Generator symbolise le lien essentiel entre le rock qu'on disait progressif et le public québécois. Ce groupe britannique, formé en 1967, n'a jamais pris le virage commercial de Pink Floyd et Genesis, ce qui le rend encore plus précieux aux yeux et aux oreilles des vieux fans de prog de chez nous qui se forgeaient une spécificité à même la marginalité de ces musiciens.

Plus c'était sérieux, sombre et compliqué, plus on aimait ça! J'ai encore à la maison ma copie vinyle de Pawn Hearts, l'album de 1971 de Van Der Graaf Generator, un opus tout à fait de son temps composé de trois longues suites.

Le chanteur et guitariste Peter Hammill, lui-même auteur d'une trentaine d'albums, a pu compter sur la loyauté de ses fans québécois bien après la dissolution de Van Der Graaf Generator à la fin des années 70. Ces irréductibles n'en espéraient sans doute pas tant quand ils ont appris que Hammill avait ressuscité le groupe mythique avec le claviériste Hugh Banton et le batteur Guy Evans, à Londres en 2005. Pour prouver leur sérieux, les trois comparses ont lancé depuis quatre albums dont le tout récent Alt, fruit de leurs improvisations en studio.

Le concert de Van Der Graaf Generator au Festival de jazz de 2009 tenait véritablement du rite auquel se sont prêtés volontiers des centaines de mâles aux cheveux grisonnants qui seront probablement au rendez-vous ce soir au même Théâtre Maisonneuve.

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VAN DER GRAAF GENERATOR AU THÉÂTRE MAISONNEUVE, CE SOIR, 21h30