Johnny Clegg a participé à deux grands spectacles de la petite histoire du Festival international de jazz de Montréal, deux événements indissociables de la grande histoire du pays qui l'a vu grandir: l'Afrique du Sud. Même s'il a chanté au Métropolis en 2011 et en 2007, c'est surtout des spectacles-événements du Zoulou blanc en 1988 et en 2004 dont tout le monde se souvient.

Il y a 24 ans, Clegg fut le premier artiste à attirer 50 000 personnes à l'angle des rues Jeanne-Mance et Sainte-Catherine. Sa popularité était telle que le mois suivant, il se produisait au Stade olympique en première partie de George Michael.

L'apartheid qu'il avait combattu par l'amalgame de pop et de musique sud-africaine de ses groupes multi-raciaux Juluka et Savuka était tombé depuis déjà 10 ans quand il est revenu fêter cet heureux anniversaire et inaugurer du même coup le 25e du Festival de jazz en compagnie de Lorraine Klaasen et de Ladysmith Black Mambazo en 2004.

Né en Angleterre et élevé en Afrique, le guitariste et chanteur qui vient tout juste de fêter ses 59 ans a dû s'ajuster après la fin du régime de ségrégation institutionnalisée dans son pays. En 2004, il affirmait à La Presse que son engagement politique s'était transformé en un engagement culturel.

N'empêche, son plus récent album (Human), qu'il vient nous présenter avec ses cinq musiciens et chanteurs, dénonce encore l'injustice partout dans le monde sur des musiques qui donnent le goût de danser.

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JOHNNY CLEGG AU CLUB SODA, DEMAIN, 22h.