Les travaux de revitalisation du quartier des spectacles n'ont pas eu raison des festivaliers. Environ deux millions de personnes se sont frayé un chemin entre les grues, les blocs de béton et les clôtures métalliques afin d'assister aux spectacles présentés dans le cadre de la 32e édition du Festival international de jazz de Montréal (FIJM).

Les organisateurs ont réussi, malgré un budget inférieur à celui des années précédentes (30 millions $), à atteindre l'équilibre financier, a indiqué mardi le vice-président du FIJM, Laurent Saulnier.

La fin des subventions provenant d'un programme d'Industrie Canada a été en partie compensée par un apport financier plus généreux du côté des commanditaires de l'événement et des gouvernements, a expliqué M. Saulnier.

Et les recettes de billetterie, qui ont dépassé les 5 millions $ cette année, ont également contribué à faire gonfler les revenus.

Car encore une fois cette année, les vedettes ont été nombreuses à fouler les planches des scènes montréalaises. Les Diana Krall, Tony Bennett et Robert Plant - pour ne nommer qu'eux - étaient au rendez-vous.

Ce sont toutefois les performances de Prince et de la troupe de GRUBB qui ont fait craquer les organisateurs, a affirmé Laurent Saulnier.

«De façon très unanime, il y a deux choses qui ressortent de la programmation de cette année. Bien entendu, il y a eu Prince, qui a marqué le festival pendant le premier week-end, et ensuite, GRUBB, le spectacle mis en scène par Serge Denoncourt avec une trentaine de jeunes Roms, qui a vraiment marqué tout le monde ici.»

Les spectacles en plein air ont également bien fonctionné, que l'on pense au grand événement extérieur avec le groupe électro Misteur Valaire, ou encore au spectacle de clôture donné par le mythique groupe B-52s, lundi soir, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes massées à la Place des festivals.

Selon Laurent Saulnier, le chantier qui défigure toujours le quartier des spectacles n'a pas freiné l'enthousiasme des mélomanes. «Moi, en tout cas, je n'ai reçu aucune plainte», a-t-il signalé.

Il n'en demeure pas moins que les organisateurs du festival suivront de près l'évolution des travaux en vue de la 33e édition du FIJM.

Chose certaine, l'an prochain, le festival retrouvera son habitat naturel. Les festivaliers pourront de nouveau prendre d'assaut la «Ste-Cat».

«Ça va beaucoup nous aider, c'est sûr. Mais au moins, maintenant, on sait qu'on est capables de jongler avec toutes les configurations possibles et imaginables», a lancé Laurent Saulnier, qui a refusé de lever le voile sur ce que les organisateurs mijotent pour l'année prochaine.

«Il y en a plein d'artistes que nous n'avons pas réussi à attirer cette année, mais ça ne donne rien d'en parler maintenant, parce que nous allons retravailler là-dessus sur l'année prochaine. Comme ça, ce sera une surprise», a-t-il lancé en riant.