À l'orée du dimanche soir en ce FIJM, c'était l'occasion de vivre une de ces rares expériences de jazz exclusivement afro-américaines. Christian McBride, 39 ans, est très certainement l'un des plus grands contrebassistes vivants du jazz, sa technique monstrueuse ne trouve que très peu de concurrence sur cette petite planète.

Lorsqu'on voit un tel colosse jouer des lignes aussi précises et rapides comme s'il s'agissait d'une basse électrique, on comprend que McBride est d'une classe à part. On l'a compris depuis un moment, en fait. Sous la bannière Inside Straight, le nom de son quintette pour être précis, c'était aussi l'occasion de renouer avec cet excellent souffleur d'alto (et de soprano) qu'est Steve Wilson. À cette paire de pointures, on comptait le batteur Ulysses Owens, le pianiste Peter Martin et le vibraphoniste Warren Wolf.

Vraiment rien de neuf sous le soleil, à  peu près aucune imagination côté composition, mais une expression authentique du jazz moderne... des années 50 et 60. De surcroît, une saveur vraiment black... et un goût marqué pour les sports et le souvenir des Expos. Sans blague, Christian McBride signe des chroniques de sport pour des médias américains!

Tirées de l'album Kind of Brown de McBride (en référence à Blue on imagine) sous étiquette Mack Avenue Records, plusieurs pièces ont été jouées: Theme for Kareem de Freddy Hubbard, la ballade Where Are You (années 30) ou encore Used' Ta Could,  évocation bluesy soul de la culture afro-américaine de McBride, originaire de Philadelphie... et qui a dû limiter sa prestation à une heure vingt minutes parce qu'il devait prendre l'avion à 21h. Un peu trop serré, l'horaire du monsieur...