Marianne Faithfull, 66 ans, revient au Festival avec un joyau rock intitulé Horses and High Heels.

Marianne Faithfull ne fait pas dans le circuit de la nostalgie qui la ramènerait dans le cauchemar de ses années de défonce, dont elle est sortie meurtrie, avec le surnom de «princesse des ténèbres».

À un rythme qui lui appartient, l'ancienne égérie des Rolling Stones - elle a été la blonde de Mick Jagger - vit et crée dans l'ici et maintenant. Entourée des meilleurs dont elle semble s'inspirer pour s'actualiser tout en restant elle-même.

Marianne Faithfull n'essaie pas d'être une autre que Marianne Faithfull, comme le prouve Horses and High Heels, un disque d'esprit rock à laisser dans le lecteur et dont elle présentera le contenu lundi au Théâtre Maisonneuve, en clôture de la série En voix du 32e Festival de jazz; elle est venue au FIJM en 1997, avec un récital consacré à Kurt Weill, puis en 2002.

Le mardi 12 juillet, la Britannique chantera dehors au Festival d'été de Québec, un spectacle de deux heures où alternent matériel nouveau et hits anciens, des affaires comme As Tears Go By et Broken English...

«Entre les deux spectacles, nous nous rendrons à New York pour la promotion de l'album», nous a-t-elle dit la semaine dernière de Paris où elle a élu domicile il y a plus de 15 ans.

Promo à New York, bien sûr... La plupart des chansons viennent d'auteurs américains; le réalisateur Hal Willner est un Américain; les musiciens, dont les top guitaristes Doug Pettibone et John Porter, sont américains; le disque a été enregistré principalement à La Nouvelle-Orléans: peut-on parler d'un «album américain» ?

«Pas du tout!», lance la chanteuse de sa voix rocailleuse. «C'est un album de Marianne Faithfull...» Bien sûr, quelle question! Marianne Faithfull, l'icône... Le statut a certainement ses inconvénients - le premier étant que n'importe qui se permet de dire n'importe quoi sur la ladite -, mais on peut supposer qu'il reste, parmi les avantages, le fait que tout le monde veut être sur un CD de Marianne Faithfull... Comme sur Vagabond Ways qui, en 1999, avait réuni Daniel Lanois (qui chante aussi lundi à Wilfrid-Pelletier), Brian Blade, Roger Waters et Emmylou Harris.

«Non. Il y a juste Lou Reed et Dr. John qui jouent sur une pièce...» Oui, Back in Baby's Arms, écrite par Allen Toussaint. Et le poète irlandais Frank McGuinness - dont elle a déjà chanté les poèmes - a écrit The Old House spécialement pour elle. Et Mme Faithfull a écrit Why Did We Have to Part?, une de ses quatre nouvelles chansons, avec son ami parisien Laurent Voulzy.

- Vous aimez la France, mais qu'est-ce que les Français aiment en vous?

- Je ne sais pas: faudrait leur demander...

Peut-être se soucient-ils moins du passé que leurs cousins d'outre-Manche?

«J'ai fait la paix avec mon passé, lance Marianne Faithfull. Horses and High Heels est un disque joyeux et je suis très heureuse d'aller le présenter au Canada.»

Tout ayant été dit sur son passé, que voit la chanteuse de 66 ans dans l'avenir?

«Tout ce que je vois, c'est l'éternité...»

Marianne Faithfull, au Théâtre Maisonneuve, le 4 juillet à 18h.