Pour sa résurrection à Montréal, la ville qui l'a mis au monde il y a 30 ans avant de le partager avec la planète entière, Men Without Hats a choisi une chanson de 2011, This War.

Franchement, comme nous l'avait dit Ivan Doroschuk, seul rescapé des Hats en ce nouveau millénaire, on n'aurait pu dire la différence. Il y avait dans This War tout ce qui faisait le charme et le succès des Hats: une mélodie accrocheuse, un beat qui donne le goût de bouger et une bonne humeur contagieuse malgré les textes pas toujours hop-la-vie. L'ère glaciaire est à nos portes, nous a d'ailleurs avertis Ivan, coiffé d'un chapeau (!) de cow-boy et les yeux cachés derrière des verres fumés, avant de se lancer dans la préhistorique Antarctica.

Plus de la moitié des chansons de ces nouveaux Hats - Ivan le chanteur, deux claviéristes et un guitariste - dataient de 1982 ou avant. Si elles sonnaient vintage avec leurs nappes de synthés et leurs rythmes électroniques, étonnamment, elles ne faisaient pas vieillot.

Sans doute en partie grâce à la technologie qui permet de faire encore mieux sonner cette musique du futur antérieur. Mais aussi parce que contrairement à celle de plusieurs de ses contemporains, la musique électro des Hats n'était surtout pas froide.

Et elle avait en Ivan un leader bien en vie qui, hier encore au Métropolis, sautillait et dansait sans arrêt tout en chantant de sa voix intacte de baryton.

La joyeuse Pop Goes The World a fait son effet, tout comme I Got The Message et Where Do The Boys Go? pour laquelle Ivan a accueilli son frangin Colin, un Hats de la première heure.

Mais c'est évidemment Safety Dance, la chanson qui leur a ouvert les portes de l'univers, que tout le monde attendait.

Elle est arrivée un peu moins d'une heure après le début et il faisait bon revoir la chorégraphie médiévale d'Ivan que répétaient avant le spectacle des fans de la première heure, au balcon comme au parterre.

Puis, au rappel de ce show efficace mais un peu bref, on a eu droit notamment à Freeways chantée en français, une version étonnante de Jumping Jack Flash des Stones et S.O.S. empruntée à ABBA en 1989. Une chanson de bonne humeur qui leur allait comme un gant.