La Presse: Comment est né ce projet de Porgy&Bess?

Ron di Lauro: Jean-François Rivest, le directeur artistique du festival d'Orford, m'avait demandé de faire quelque chose sur Miles, un projet qui intéressait aussi le Musée des beaux-arts, à cause de l'exposition We Want Miles! Éventuellement, je suis entré en contact avec Joe Mucciolli, un musicologue qui a «reconstruit» les oeuvres sorties de la collaboration de Miles Davis avec Gil Evans, dont Porgy and Bess, qui est une adaptation des musiques de George Gerschwin. Finalement, le projet coûtait trop cher pour Orford - 19 musiciens - et pour le Musée. Moi, je sentais qu'il y avait quelque chose à faire avec ça. Et j'ai appelé André Ménard (le directeur artistique du FIJM). Première fois en 30 ans...

L.P.: Tu as toujours joué de la trompette?

R. di L.: J'ai commencé à l'école Pie-IX à Montréal-Nord et je n'ai jamais arrêté. La trompette s'adapte à tous les styles de musique moderne. Moi, je joue autant avec Nikki Yanofsky que dans des orchestres pop ou jazz. Ça m'a peut-être nui, je ne sais pas, mais dans un style ou l'autre, j'aime me retrouver dans le rôle principal. La trompette, c'est la voix de la mélodie.

 

L.P.: Et là, tu vas jouer Summertime...

R. di L.: Oui. La belle toune... Joe Muccioli m'a envoyé deux partitions: celle de Miles, qui compte 90% des notes, et une autre, plus ouverte, qui laisse la place à l'improvisation. Je vais faire un peu des deux - je vais décider sur le moment: c'est ça l'impro... Je veux rester fidèle à l'interprétation de Miles, c'est le concept du show, tout en profitant de la possibilité de m'exprimer de façon plus personnelle. Musicalement, je n'ai aucune crainte. Ce qui me fait un peu peur, c'est la fatigue: Porgy and Bess, avec ses 13 pièces, ça ressemble un peu à un concerto pour trompette.

Ron di Lauro est le soliste du spectacle Porgy&Bess As Performed by Miles Davis,

Théâtre Jean-Duceppe, ce soir à 20h.