Cinq artistes ou groupes à découvrir dans le cadre de l'événement Coup de coeur francophone.

Les Revenants

Les quatre Revenants, qui se présentent comme «les fils bâtards des musiques de la terre d'Amérique», ont été accueillis à bras ouverts dans les contrées country et rockabilly québécoises, qui attendaient avec hâte d'aussi dignes représentants.

Glanés à gauche et à droite (Les Prostiputes, Les Truands), ces «raconteux» bringuebalent dans le terroir pour extraire des riffs de cordes érudites et des contes sibyllins.

Leur premier disque, Bêtes lumineuses, ne pourrait être le dernier sans que le genre en souffre.

Bernhari

L'amour et le militant, titre d'un poème de Gaston Miron, englobe en peu de mots le projet musical folk-rock de Bernhari.

Son premier disque, imaginé autour du personnage de Kryuchkova, mystérieuse manifestante rencontrée lors du printemps étudiant, fait le pont entre révolte et romantisme, sous des couches de guitares nerveuses, de piano languissant et de réverbération maîtrisée.

Le chanteur, aidé notamment par Emmanuel Éthier et Shawn Cotton, soutient sans pâlir la comparaison avec d'autres dandys modernes dans la veine d'Alex Nevsky et de Jimmy Hunt.



Photo: Bernard Brault, archives La Presse

Bernhari

Julien Sagot

Émancipé de Karkwa, le multi-instrumentiste et architecte de son Julien Sagot a vite su s'approprier un champ musical singulier, où l'exploration sonore cohabite avec des influences qui émanent d'une génération de chanteurs français décomplexés, à savoir Murat, Thiéfaine, Gainsbourg ou encore Arthur H.

Moins conciliantes que les compositions pop de son ex-collègue Louis-Jean Cormier, les propositions prog-rock de Sagot font la part belle à des textes surréalistes et imagés, qui se laissent apprivoiser au fil des écoutes.

Photo: Olivier Pontbriand, La Presse

Julien Sagot

Chloé Lacasse

Portée par une rumeur favorable depuis 2011, année où la jeune chanteuse a remporté les Francouvertes devant Karim Ouellet et livré un premier opus peu remarqué, Chloé Lacasse a fait un grand pas en avant avec Lunes, paru plus tôt cette année.

Pop, précises, propres, organiques, les pièces profitent notamment des arrangements aériens d'Antoine Gratton à la coréalisation.

C'est surtout cette voix cristalline, dont les inflexions évoquent Marie-Pier Arthur, qui convainc et apaise.

Une prise de risques accrue sur un troisième album consoliderait la pertinence de cette artiste à prendre au sérieux.

Le 10 novembre au Verre Bouteille.

Photo: Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Chloé Lacasse

Ludovic Alarie

À l'aube de la vingtaine, Ludovic Alarie explore avec une grande maturité, sur sa première offrande, un univers évanescent qui emprunte au folk, au jazz et à la chanson.

Le porte-voix des Loodies, dont le timbre vaporeux n'est pas sans rappeler son homologue de Malajube, pose sa prose simple et légère sur des arrangements chirurgicaux, confiés à Warren C. Spicer (Plants and Animals).

En bonus, Patrick Watson vient rehausser la concluante Rester muet.

Le 13 novembre à L'Astral.

Photo: Olivier Pontbriand, La Presse

Ludovic Alarie