En mettant la main sur nul autre que Rammstein pour sa 12e édition, le Rockfest de Montebello a consolidé sa réputation de rendez-vous estival incontournable. Survol de la programmation avec Alex Martel, fondateur du plus brutal des festivals québécois.

Rammstein

C'est à la marina de Montebello que l'inflammable formation allemande a décidé d'entamer sa mini-tournée nord-américaine de l'été. Le Rockfest passe ici aux choses sérieuses: la superficie de la scène principale, la puissance du système de son et la dimension des écrans géants ont été doublées pour accommoder l'inimitable troupe de Till Lindemann et sa pyrotechnie apocalyptique. «Même si tu n'es pas un fan de leur musique, tu dois voir Rammstein une fois dans ta vie», commente Alex Martel.

Queens of the Stone Age

QOTSA ne fera que deux spectacles en Amérique cet été, dont celui du Rockfest. Séduire la bande de Josh Homme n'a pas été facile, selon Alex Martel. «Le fait d'avoir invité Iggy Pop a beaucoup aidé, raconte-t-il. Ils sont très proches et ont déjà collaboré ensemble pour un album [Post Pop Depression, en 2016].» La présence d'Eagles of Death Metal, dont Homme est l'un des cofondateurs avec l'inénarrable Jesse Hughes, a aussi été un argument efficace. «Pour Queens of the Stone Age, le Rockfest est une sortie familiale, un trip entre amis», dit le fondateur.

Alexisonfire

Incontournables de la scène post-hardcore des années 2000, les gars d'Alexisonfire ne font que cinq spectacles cet été: une résidence de quatre soirs au Danforth Music Hall de Toronto et une apparition au Rockfest. «Les trucs rares, les réunions, c'est ce qui distingue notre festival. Nous avons d'ailleurs réuni pratiquement tous les groupes rock québécois disparus ces dernières années.»

Dee Snider

Toute une surprise que ce retour au Rockfest du chanteur de Twisted Sister, qui avait publié un long billet de blogue l'an dernier pour accuser les organisateurs de tous les maux. «C'était une histoire un peu ridicule, admet aujourd'hui Alex Martel. En le réinvitant, on a voulu montrer qu'il n'y avait pas d'animosité entre nous. On va peut-être prendre une photo comique pour montrer que personne n'a pris ça au sérieux!»

Wu-Tang Clan

Depuis Cypress Hill en 2014, le Rockfest réussit toujours à attirer une grosse pointure du hip-hop. Les légendaires rappeurs de Wu-Tang Clan sont les élus de l'édition 2017. «La première année, on n'était pas sûrs que ça allait fonctionner. Mais ç'a été une des performances les plus populaires du week-end ! Les gens aiment ce genre de truc complètement différent, rafraîchissant. Le spectacle hip-hop est toujours un moment fort du festival, ça correspond tout à fait à la vibe qu'on veut donner à l'événement.»

Jérémy Gabriel

Le jeune chanteur au style résolument pop se produira deux fois plutôt qu'une devant les rockeurs et les punkettes: il interprétera d'abord ses chansons en version originale le soir de la Saint-Jean-Baptiste avec son propre groupe, puis offrira le lendemain une courte performance aux côtés de Metalord, un groupe de Québec de tendance plutôt lourde. Il va sans dire que l'annonce de cette association inusitée a fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux. «Je savais que ça ferait jaser, mais honnêtement, je ne pensais pas que ça prendrait cette ampleur!», s'étonne Alex Martel.

Deadly Apples

Même les rockeurs les plus aguerris n'ont probablement jamais entendu parler de Deadly Apples. Pour cause: il s'agit d'un groupe créé par... Alex Martel. «Une des raisons pour lesquelles j'ai fondé le Rockfest, c'est qu'on était un groupe amateur et que personne ne voulait nous engager. On a joué aux cinq premières éditions du festival, mais ça fait sept ans que nous n'avons pas fait de spectacle.» Alex Martel s'est gâté: son groupe jouera tout juste avant Rammstein, sur une scène secondaire. «J'ai voulu me faire plaisir: après 12 ans d'efforts sur le Rockfest, je me suis dit que je le méritais!»

En vrac

Protest the Hero: il suffit d'écouter Harbinger, premier extrait du récent Pacific Myth, pour confirmer que le quintette post-hardcore canadien est toujours aussi pertinent qu'à l'époque de Kezia. Belvedere: réuni l'an dernier après 12 ans d'absence sur disque, le quatuor propose un pop-punk qui fera revivre aux nostalgiques le début des années 2000. The Offspring: après avoir interprété Smash à Heavy MTL en 2014, le groupe proposera cette fois l'intégrale d'Ixnay on the Hombre. Megadeth: un incontournable du thrash metal dont on ne se lassera jamais.

Du 22 au 25 juin