Sophie Marceau et Patrick Bruel en ouverture, mais aussi Guillaume Canet, Kad Merad, Gérard Lanvin, Fabrice Luchini, Mathieu Kassovitz: le Festival du film francophone d'Angoulême, du 22 au 26 août, se veut plus que jamais une rampe de lancement de la rentrée cinéma.

Avec ses 10 films en compétition, le plus souvent de premiers ou deuxièmes films, mais aussi de nombreux longs métrages présentés en avant-première comme Tu veux ou tu veux pas, de Tonie Marshall avec le tandem Marceau-Bruel, en ouverture, la 7e édition du Festival, où le public côtoie les artistes, sert de test grandeur nature aux producteurs et distributeurs.

«Ils sont heureux de tester leurs films à Angoulême, mais en même temps ils ont peur au cas où le film serait mal accueilli», explique à l'AFP Dominique Besnehard, ex-agent de vedettes devenu codélégué général de ce Festival imaginé par la productrice Marie-France Brière.

L'an dernier, le dernier opus de Valérie Lemercier, 100 % cachemire, n'avait «pas été bien accueilli», rappelle-t-il, contrairement à Neuf mois ferme, d'Albert Dupontel, ou Les garçons et Guillaume à table, de Guillaume Gallienne, très applaudis.

Au final, les deux derniers films ont été des succès au box-office, contrairement au premier.

Cette année, Angoulême fera encore le plein de vedettes populaires avec les projections, toujours en avant-première, de Bon rétablissement, de Jean Becker, avec Gérard Lanvin et Jean-Pierre Darroussin, Gemma Bovery, d'Anne Fontaine, avec Fabrice Luchini et Gemma Arterton, On a marché sur Bangkok, dernier né d'Olivier Barroux et Kad Merad, SK1, la traque de Guy Georges, de Frédéric Tellier, avec Raphaël Personnaz, Nathalie Baye et Olivier Gourmet, etc.

Présenté en compétition à Cannes, l'intense film du Mauritanien Abderrahmane Sissako, Timbuktu, sera lui projeté en clôture.

Car Angoulême affiche des oeuvres venues du Québec (Denys Arcand viendra avec Le règne de la Beauté), de Belgique et d'Afrique comme «Le crépuscule des ombres», du réalisateur algérien de 80 ans Mohamed Lakhdar Hamina.

Programmation «très éclectique» 

Des genres très différents composeront la compétition, entre Bouboule, de Bruno Deville, avec Julie Ferrier, Discount, de Louis-Julien Petit, avec Zabou Breitman et Corinne Masiero, Elle l'adore, avec Sandrine Kiberlain, comédie de Jeanne Herry (fille de Miou Miou et Patrick Dewaere), Hippocrate, de Thomas Lilti, La prochaine fois je viserai le coeur, de Cédric Anger, avec Guillaume Canet, Le printemps tunisien, de Raja Amari, etc.

Le jury francophone 2014 est présidé par l'actrice Sabine Azéma qui aura à ses côtés notamment le slameur Abd al Malik, l'actrice Aissa Maiga et l'humoriste Stéphane de Groodt.

Les festivaliers pourront découvrir une nouvelle section, «Les flamboyants», regroupant des films «qui ont quelque chose en plus», dit Dominique Besnehard comme ces deux pépites cannoises, Mommy, de Xavier Dolan et Bande de filles, de Céline Sciamma.

La programmation est «très éclectique. Je ne veux pas d'un festival sectaire. Je n'aime pas les chapelles. Notre cinéma a vraiment une diversité. Il faut en profiter», jure cette personnalité incontournable du cinéma français.

«Même quand j'étais agent», dit-il, «je m'occupais aussi bien d'Alain Chabat et Michel Blanc que des réalisateurs Claire Denis et Xavier Beauvois», plus cinéma d'auteur.

Dans cet esprit, souligne-t-il, un hommage sera rendu cette année à Laurent Cantet, Palme d'or cannoise 2008 pour Entre les murs, mais aussi à Just Jaeckin, réalisateur de l'érotique Emmanuelle.

Le Festival, qui a accueilli l'an dernier 20 000 spectateurs payants, a pour pays invité d'honneur de cette édition le Burkina Faso qui abrite chaque année le grand festival panafricain, le Fespaco.

Pour la première fois cette année, le festival, dont le budget approche les 500 000 euros, lancera une chaîne de télévision éphémère, Angoulême Ciné TV HD, grâce à son partenariat avec Numéricable, visible de tous ses abonnés.