Les amateurs de reggae prendront la direction du Vieux-Port la semaine prochaine pour une bonne dose de rythme antillais. Les 16, 17 et 18 août, le Festival international reggae de Montréal fêtera son 10e anniversaire avec une programmation alléchante.

«Il y a plus de vedettes que dans les neuf premières présentations», signale le spécialiste du reggae et porte-parole de l'événement, Richard Lafrance.

Afin de maximiser l'expérience, les artistes se relaieront sur l'unique scène pour un concentré tonique. Avis à tous: mieux vaut savourer le résultat sans se presser. «Attention, on parle de reggae, les heures peuvent être flexibles...»

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QUATRE SPECTACLES INCONTOURNABLES:

Kes The Band

Ces fils de Trinité-et-Tobago ont hérité d'une musique métissée et d'une insouciance qui fait sourire: «We drink all day, dance all night», chante Kees Dieffenthaller. «Ce sont des influences soca et calypso de leur île native, mais c'est aussi un mélange de dancehall, de musique pop et même de dubstep», décrit Richard Lafrance. Cette musique en fusion a permis à Kes The Band d'assurer les premières parties de grosses pointures comme Sean Paul et Rihanna. La recette: des mélodies ensoleillées, un sens de la fête et le timbre irrésistible du chanteur. Pour leur première visite à Montréal, Richard Lafrance promet des étincelles.

> Samedi 17 août, à 19 h.

Beenie Man

Il a fait ses premières armes enfant dans les sound systems, ces discothèques ambulantes des quartiers pauvres de Kingston, pour rapidement conquérir la planète reggae. Roi autocouronné du dancehall, Beenie Man a été critiqué pour ses paroles homophobes. Le DJ a depuis promis de chanter la tolérance, un mea-culpa plus que bienvenu par le festival montréalais, sur le thème «Unis contre la violence». C'est donc un Beenie Man assagi mais pas démonté (son dernier tube, Hottest Man Alive, indique que son ego se porte toujours bien) qui se produira samedi prochain. «Il a tellement de succès que ce sera un feu roulant», prédit Richard Lafrance.

> Samedi 17 août, à 20 h

Shaggy

Sans doute l'une des voix les plus reconnaissables de la musique actuelle, Shaggy viendra conclure une soirée déjà bien remplie samedi. Si les puristes lui arrachent régulièrement l'étiquette reggae en raison de son emballage pop, Shaggy reste néanmoins le meilleur exemple de succès à l'extérieur des circuits traditionnels. «C'est l'artiste qui a vendu le plus d'albums reggae, plus que Bob Marley», souligne Richard Lafrance. Et pas besoin d'être adepte de rasta pour apprécier ses inoubliables It Wasn't Me et Boombastic. Une dizaine de musiciens devraient accompagner Mr. Lover Lover pour son deuxième passage au festival.

> Samedi 17 août, à 21 h 30

Cocoa Tea

La soirée de dimanche sera davantage consacrée aux vétérans, avec Yellowman et Freddie McGregor. Cocoa Tea représentera la racine rurale du reggae, plus inspirée du gospel que du hip-hop. «Il s'est toujours intéressé à l'actualité mondiale, même si c'est un petit gars de la campagne. Il a fait des chansons au sujet de la guerre du Golfe», illustre Richard Lafrance. En 2008, en pleines élections américaines, Cocoa Tea a répété l'exercice avec la très optimiste Barack Obama, assortie à l'album Yes We Can. Depuis, a-t-il déchanté comme une bonne partie des Américains? Il faudra être là dimanche pour le savoir.

> Dimanche 18 août, à 20 h