Chaque été, Drummondville bruit aux sons des rythmes du monde réunis pour une fête folklorique, fraternelle et culturelle. Cette année, le Mondial des cultures fête ses 30 ans avec la venue de 17 compagnies étrangères, des spectacles basés sur la fusion des danses et des musiques, et des invités prestigieux dont Florence K, porte-parole depuis 2009, Gregory Charles, Roch Voisine et Louis-José Houde.

«En 30 ans, la vision de la danse folklorique a beaucoup évolué, dit Isabelle Yaworski, conceptrice artistique et visuelle de longue date du festival. De la transmission orale de nos traditions et de nos danses, sets carrés et gigue, nous sommes passés à une recherche de fusions de plus en plus importante avec les danses d'autres pays, mais aussi avec des genres musicaux et des artistes d'autres horizons.»

Elle a conçu le spectacle hommage qui aura lieu le 16 juillet pour souligner le 30e anniversaire du festival en mélangeant les danses de la troupe québécoise Mackinaw avec celles de troupes venues de l'Inde et de l'Argentine, les unes dansant les danses des autres, puis chacun la sienne. Mais aussi, en guise de projection sur ce que pourrait être le folklore de demain, un numéro final de break dance et de hip-hop exécuté sur des musiques du monde: «De très locale, la danse folklorique est devenue très universelle, dit-elle, le break dance en est l'exemple parfait.»

En trois décennies, le Mondial des cultures n'a cessé d'évoluer vers une ouverture aux influences et aux rencontres: «Pendant 10 jours, on réussit à oublier les conflits qui existent entre certains peuples, la danse devient un instrument de paix, de côtoiement et d'échanges. Je pense qu'on a fait notre part de ce côté-là!» conclut Isabelle Yaworski.

Son frère Ian a conçu, avec le vidéaste Philippe Meunier, le spectacle de fermeture du 17 juillet, avec des extraits vidéos des troupes au fil des années. Caroline St-Martin, directrice artistique de l'ensemble folklorique Mackinaw, a pour sa part préparé des spectacles d'une heure qui forment des paires de pays, Mexique-Chine, Mackinaw-Argentine, Pérou-Tahiti, que l'on pourra voir à plusieurs reprises sur les lieux. Pendant le reste de l'année, l'ensemble Mackinaw, outre son école de danse folklorique, tourne sans relâche: «Le seul endroit où nous ne sommes pas allés, c'est l'Australie, dit Caroline St-Martin. Nous avons 25 tournées à notre actif et partout c'est un échange et une fête.»

À Drummondville aussi. Le Mondial, c'est d'abord une grande fête qui mobilise toute la ville. Outre les spectacles, le public peut rencontrer les artistes sur la grande place et dans le souk des cultures, goûter des plats, échanger... De multiples activités tiennent la ville en alerte dix jours durant, jeune public y compris. C'est certainement l'une des clés du succès de l'événement qui a su forger son identité et gère aujourd'hui un budget de 2,2 millions de dollars, reçoit annuellement plus de 260 000 visiteurs, compte 6 employés à temps plein, environ 90 contractuels et plus de 2100 bénévoles.

Des têtes d'affiche

Des vedettes de la scène québécoise participent de cette fête, ouverts eux aussi aux fusions inattendues. Après le succès du spectacle sur les années 70 donné l'année dernière par Sylvain Cossette avec des danseurs folkloriques étrangers, ce sont Florence K et Roch Voisine qui relèvent le défi cette année. Florence K et ses rythmes latinos seront jumelés aux danseurs d'Argentine, du Brésil, du Pérou et de la Guadeloupe, le 14 juillet. Le 15 juillet, Roch Voisine présentera son spectacle country accompagné sur scène par des danseurs du Mexique, de la Guadeloupe, de Tahiti et de la Chine. Expérience inédite, pour le moins. Et cette année, le Mondial s'ouvre aussi à l'humour avec, le 10 juillet, Louis-José Houde qui présentera des extraits de son spectacle Suivre la parade, plus d'autres inédits. Ce sera l'unique représentation estivale de l'humoriste.

Mondial des cultures de Drummondville, jusqu'au 17 juillet. Tous les détails de la programmation sur www.mondialdescultures.com