Quarante-six festivals de musique et salons professionnels, en Europe comme aux États-Unis, se sont engagés lundi à une parité plus grande dans leur programmation d'ici 2022, alors que le manque de reconnaissance des femmes dans l'industrie du divertissement fait de plus en plus débat.

«J'espère que ce sera le début d'un secteur plus équilibrée qui engendrera des bienfaits pour tout le monde», a dit Vanessa Reed, dirigeante de la PRS Foundation, une fondation britannique pour les initiatives musicales, à la tête de cette campagne.

Ces 46 festivals et salons professionnels, en Europe et en Amérique du Nord, s'engagent à ce que leurs têtes d'affiche, jurys et commissions soient composés au moins de 50% de femmes.

Huit d'entre eux s'étaient déjà engagés auparavant, dont Iceland Airwaves, le festival rock et électro de Reykjavik et The Great Escape, qui a lieu à Brighton en Grande-Bretagne.

Trente-sept nouveaux évènements musicaux ont rejoint l'initiative. En France, le Gilles Peterson's Worldwide Festival de Sète et le Midem, grand rendez-vous annuel de l'industrie musicale dans le sud du pays sont engagés. On compte aussi le BBC Proms, festival d'été de musique classique organisé à Londres et A2IM, l'association américaine de la musique indépendante à New York.

Les festivals au Canada sont bien représentés sur cette liste avec notamment le Canadian Music Week de Toronto.

Mais l'initiative pour la parité hommes-femmes n'inclut pas de nombreux festivals de musique les plus célèbres, qui présentent souvent des hommes en têtes d'affiche.

Coachella, par exemple, le festival américain le plus en vue, a une seule femme, Beyoncé, parmi ces trois têtes d'affiche en avril. Et aucune femme ne figurait parmi les trois plus grands noms du Glastonbury en 2017. Comme prévu, ce grand festival britannique n'aura pas lieu cette année et reviendra en 2019.

Cette initiative intervient dans un contexte où de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer le sexisme institutionnel dans l'industrie du divertissement et d'autres secteurs de la culture, depuis le début de l'affaire Weinstein.

Plusieurs femmes artistes avaient exprimé leur indignation après que le président de la Recording Academy, l'instance des professionnels de la musique organisatrice des Grammy Awards, eut appelé les artistes femmes à «passer à la vitesse supérieure». Neil Portnow évoquait le fait que peu de femmes avaient obtenu des récompenses lors de la cérémonie.