Breakbot est le DJ vedette recruté sur le MEG Boat dont ce sera la quatrième odyssée en autant d'étés. Le concept est devenu un classique de l'été montréalais: 800 nuitards férus de fréquences technoïdes remplissent un bateau, gracieuseté du festival Montréal Electronique Groove (MEG).

L'embarquement se fait samedi soir, 4 août, à 23h dans le Vieux-Port, le Cavalier Maxim y largue les amarres vers minuit, croise vers les îles de Boucherville pour ensuite remettre le cap sur la grande ville et y rentrer aux alentours de 3h30 du matin. Au programme de la croisière? Deux planchers de danse animés par des DJ de niveau international, bavardage et libations sur les ponts, contemplation nocturne des rives du Saint-Laurent.

Sur le pont principal du MEG Boat, la musique techno-soul-disco de Breakbot et celle du DJ londonien Jesse Rose devraient amplement faire l'affaire, à moins que le ciel ne tombe sur les têtes. À l'étage inférieur, DJ Noyl (France-Québec), Vilify (Montréal) et le duo Christine (Paris) proposeront tour à tour un programme fort différent.

Thibaut Berland, alias Breakbot, a d'ores et déjà créé des singles, maxis et remixes. By Your Side, son premier album, sera lancé en septembre prochain sous étiquette Ed Banger.

«Ce n'est pas le début, prévient-il, je suis en marche depuis quatre ans, mais j'ai commencé tard à vivre de la musique, j'avais 26 ans. Avant quoi je travaillais en publicité, graphisme et dessin animé. Je voulais vraiment travailler dans le cinéma d'animation et, au final, j'ai eu quelques désillusions: travail très dur pour un résultat peu gratifiant, très compliqué de se trouver une niche créative.»

Alors? En avant la zizique: «Comme les remixes de ma page MySpace commençaient à bien marcher, j'ai lâché mon boulot dès que j'ai pu gagner ma vie avec la musique. Je me suis lancé à fond, on m'a proposé de jouer dans des fêtes, j'ai commencé à voyager, et voilà. Cette vie me convient très bien. Le circuit international, vous savez, ce n'est pas désagréable!»

Pour cette interview, d'ailleurs, Breakbot a été joint à Los Angeles où il se produisait hier au festival Hard Summer, sur la scène Discothèque dont le programme était entre autres partagé par le groupe montréalais Chromeo.

Rien de lourd au programme du musicien français, force est de conclure à l'écoute de sa musique. Il en convient: «Beaucoup de soul, de funk, de disco des années 60, 70 ou 80 que je considère comme l'âge d'or de la pop musique. Mes influences viennent de là: Michael Jackson, Prince, Stevie Wonder, Hall&Oates, The Doobie Brothers, etc. J'écoute ces artistes depuis que je suis tout petit et ça se ressent dans ma musique d'aujourd'hui. Ce sont des modèles desquels je tente de m'approcher sans vouloir les copier.»

Breakbot explique sommairement le processus de création de son premier album: «Je commence à divaguer au piano. Quand je trouve une suite d'accords qui me plaît, j'y ajoute des arrangements: synthés, basse, guitares, instruments classiques souvent reproduits par des plugiciels (plug-in), ce qui donne le côté synthétique de l'affaire. C'est quand même très programmé sinon je m'approche d'un format pop. Les musiciens recrutés? Mon grand frère David a fait quelques claviers, sans compter deux amis guitaristes, Antoine Hilaire et Nicolas Bogue. Les chanteurs ayant collaboré à By Your Side sont Irfane (France), Ruckazoid (USA) et Björn (Suède).»

Breakbot fait de la pop électronique à base de soul et de disco, assurément sans prise de tête. «Je n'aime pas trop me prendre au sérieux, prévient-il. Il me faut garder en tête que je suis arrivé là un peu par hasard. Je n'ai pas envie de paraître prétentieux. À la base, je fais cette musique pour m'amuser, même si je travaille du mieux que je le peux.»

En somme? Proposer des choses légères sans prendre les choses à la légère... pour que la croisière s'amuse!

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Dans le cadre de MEG Montréal, Breakbot se produit le 4 août, minuit, sur le MEG Boat. Embarquement à 23h sur le Cavalier Maxim au Quai Alexandra du Vieux-Port. Infos: www.megmontreal.com/index.php/fr/