Théâtre-vérité ou documentaire, fictions basées sur des faits divers ou des événements historiques, réflexions politiques et philosophiques, l'air du temps sera au coeur du prochain Festival TransAmériques (FTA). Coup d'oeil sur huit productions qui sortent du lot.

Sideways Rain

«Hypnotique. Saisissant. Oppressant. Fascinant», a écrit le quotidien Le Temps, de Genève, au sujet de Sideways Rain, du chorégraphe brésilien Guilherme Botelho, où les danseurs traversent la scène à répétition, toujours de jardin à cour, dans un flux saisissant qui évoque la longue marche de l'humanité. Un coup d'envoi tout désigné pour un festival qui fera le point sur le monde contemporain.

Au Théâtre Jean-Duceppe les 24 et 25 mai.

Irakese Geesten (Fantômes irakiens)

Est-il possible de parler de l'Irak sans parler de la guerre? Probablement pas. Mokhallad Rasem use d'un théâtre résolument physique et de la musique de Nirvana pour évoquer le grondement d'une jeunesse irakienne en 10 tableaux où se mêlent violence, beauté et humour.

Au Théâtre Prospero du 25 au 27 mai.

Chante avec moi

Grand retour à Montréal de Chante avec moi, ambitieuse et époustouflante création d'Olivier Choinière qui déconstruit de manière ludique le conditionnement des idées et des goûts esthétiques... qui mène à notre perte. Une «comédie musicale» tout sauf innocente.

À l'Usine C du 25 au 27 mai.

Life

Trois ans après avoir son délirant Rambo solo, le Nature Theatre Of Oklahoma revient au FTA. Life and Times est une chronique banale d'une enfance américaine, disent certains, et portrait détaillé et saisissant des codes culturels d'une certaine Amérique des années 80 et 90, plaident les autres. Vous aurez 3h30 pour choisir votre camp.

À la Cinquième salle de la PDA, les 30 et 31 mai, et le 1er juin.

Sur le concept du visage du fils de Dieu

Entre théâtre et performance, la nouvelle création de Romeo Castellucci arrive à Montréal précédée d'une sulfureuse réputation. L'automne dernier, plusieurs représentations ont été troublées par des gens qualifiés «d'intégristes chrétiens» qui n'admettaient pas qu'un spectacle souille l'image de Jésus. Jouée devant un immense portrait du fils de Dieu, l'oeuvre mettant en scène un vieillard impotent pose, selon ses partisans, des questions importantes sur la condition humaine.

Au Théâtre Jean-Duceppe les 31 mai, 1er et 2 juin.

Cesena

Figure majeure de la danse contemporaine, Anne Teresa De Keersmaeker, présente un diptyque composé de En attendant (les 29 et 30 mai, à l'Usine C) et de Cesena. Considéré comme sa pièce maîtresse, Cesena rassemble 19 interprètes et mêle chant polyphonique médiéval et danse dans une oeuvre qui semble empreinte de majesté. Un quotidien belge a parlé de «miracle». Les images du spectacle incitent à croire que c'est le cas.

Au Théâtre Maisonneuve les 1er et 2 juin.

Sous la peau, la nuit

Parmi les nombreuses créations en danse programmées au FTA, Sous la peau, la nuit retient l'attention. La chorégraphe Danielle Desnoyers y explore la pulsation et l'espace imaginaire nocturnes dans un univers qui évoque le Red Light des années 40. Sous la peau, la nuit est une oeuvre pour six danseurs.

À l'Usine C, du 2 au 4 juin

Alexis: Una tragedia greca

La mort du jeune Alexis, lors d'une des manifestations qui secouent la Grèce depuis la crise financière de 2008, est le point d'ancrage d'une enquête théâtrale qui s'appuie également sur Antigone de Sophocle. Le journal Le Monde parle d'un «spectacle dont l'originalité et la réussite tiennent dans le cocktail explosif entre théâtre documentaire et dimension mythique».

À la Cinquième salle de la PDA, du 3 au 5 juin

Le Festival TransAmériques se déroule du 24 mai au 9 juin. Infos: www.fta.qc.ca