«C'est mon troisième show en format long. Le premier en 2004 (Martineau se dévoile) était beaucoup plus proche d'un long monologue de théâtre. Puis il y a eu Cubicule en 2009, dont j'ai repris l'un des personnages pour en faire Martineau, de quoi tu parles? C'est de là qu'est né ce qu'on a pu voir depuis que je suis plus médiatisé avec En route», explique Olivier Martineau.

Olivier Martineau n'est pas facile à suivre. Il passe avec une rapidité impressionnante du coq à l'âne et n'aime pas qu'on le qualifie d'irrévérencieux, sauf si on parle de sa relation avec son public, qu'il tutoie et rudoie pendant toute la durée de sa performance.

«Mon personnage est très cabaretier et s'entretient beaucoup avec le public. Un de mes premiers gags est de taper sur la tête d'un spectateur avec mon micro. Tout de suite, le mur est brisé. Il y a une part du quotidien que je vais utiliser, comme un téléphone qui sonne ou une averse dehors. J'ai pour mot d'ordre de ne rien rater et de faire des blagues plus vite que mon ombre», précise l'humoriste.

Le jeune homme, en nomination au dernier gala des Olivier dans la catégorie Découverte de l'année, puise avant tout dans son imagination débordante pour créer ses numéros.

«Je persiste et je signe : on n'a pas besoin de moyens pour faire un bon show. J'écris tous mes sketchs comme si j'avais 3 millions de dollars de budget. Et quand vient le temps de le produire, j'en ai 10. Ce qui fait en sorte que quand j'écris un scénario, il peut y avoir un éléphant qui entre sur la scène, mais au bout du compte, ça devient une marionnette, un effet sonore ou un comédien. Il faut trouver des solutions créatives. J'aime être dans l'euphorie et le fantastique. Je pense que je ne fais même pas de l'absurde, mais plus du surréel. Je suis un peu un Salvator Dali de la scène!», s'amuse-t-il. Martineau transformera en effet la salle des Katacombes en univers pour enfants, avec des lumières de Noël, des nuages de ouate suspendus au plafond et des arcs-en-ciel en carton, faits maison.

«C'est un peu un bricolage d'enfant géant. Je veux donner l'impression d'un spectacle pour enfants, mais pour adultes. Sur scène, je suis en plein centre, tout en noir sur mon tabouret, et autour de moi, c'est tout une panoplie avec du linge sale, une tête de chevreuil, une cafetière, etc. C'est un bordel organisé, comme dans ma tête. Je vais aller piger dedans et parfois improviser», explique-t-il.

«Il y a des moments où je punche : je fais des blagues et je raconte des anecdotes inventées. Ensuite, il y a tout le volet accessoires et pour finir, beaucoup de chansons à la guitare. Le tout mélangé tout au long du spectacle. Il faut dire que ma force n'est pas le contenu, mais plutôt la forme», poursuit l'humoriste.

Des inspirations

Olivier Martineau a créé son propre univers et aime dire qu'André Sauvé, les Denis Drolet ou encore les Chick'n'Swell ont ouvert le chemin qu'il a choisi d'emprunter.

«La première fois que j'ai vu tous ces gars-là, je me suis dit : "OK, on a le droit de faire ça." C'est de là que mon envie de faire du n'importe quoi m'est venue. Jean-Marc Parent m'a aussi beaucoup inspiré avec son sens de l'improvisation et son contact avec le public. Je serai d'ailleurs dans son gala le 24 juillet.»

Pour l'humoriste, Martineau, de quoi tu parles? est avant tout un spectacle préparatoire, une sorte de laboratoire qui lui permettra d'amasser du matériel pour un plus gros projet.

«Le vrai one man show ne sera pas avant un an et demi. Je n'ai pas encore assez de matériel et je veux inclure de la vidéo. Moi c'est un chef-d'oeuvre ou rien du tout !, s'amuse-t-il. Ça s'appellera Martineau, du coq à l'âne et sur l'affiche je porterai un bonnet d'âne avec une poule dans les mains.»

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Martineau, de quoi tu parles?, de ce soir à mercredi aux Katacombes.