La directrice générale et artistique du Festival TransAmériques (FTA), Marie-Hélène Falcon, a dévoilé la programmation «partielle» du cinquième festival hier. La grande fête des arts de la scène, qui aura lieu du 26 mai au 11 juin, s'annonce aussi éclectique que les moutures précédentes.

«On peut s'attendre à un festival foisonnant, diversifié et indiscipliné, avec des spectacles qui dérangent et des artistes qui réinventent leur époque», a résumé Marie-Hélène Falcon, avant de dévoiler cinq des quelque 25 propositions printanières du FTA.

Le coup d'envoi sera donné par Sylvain Émard, qui revient avec une version vitaminée de son spectacle de danse en ligne. Après le «grand continental» en 2009 et le «très grand» de l'an dernier, le chorégraphe montréalais propose Continental XL, qui rassemblera environ 200 personnes place des Festivals.

Dans la catégorie «tête chercheuse», on peut inclure le chorégraphe et metteur en scène belge Alain Platel, invité à Montréal pour la troisième fois pour présenter Gardenia, qu'il a créée l'an dernier avec Frank van Laecke. La pièce met en scène six travestis d'âge mûr menés par la comédienne transsexuelle Vanessa van Durme - que Platel a dirigée dans Tous des Indiens (en 2001). «On voit dans cette pièce toute la tendresse de Platel pour les marginaux», souligne Marie-Hélène Falcon.

Autre figure connue de la danse, l'Espagnol Israel Galván présentera sa nouvelle pièce, El final de este estado de cosas (La fin de cet état de choses). Ce maître du flamenco moderne «refonde le flamenco», indique la directrice artistique du FTA. Inspiré d'une vidéo qu'il a reçue d'une artiste libanaise qui dansait au son des balles (d'armes à feu), la pièce qui mêle flamenco et butô est une danse «contre la peur et contre la guerre». On y verra notamment l'artiste danser sur une plateforme qui bouge sans cesse.

Dans la catégorie qu'on pourrait baptiser «inclassable», Marie Brassard propose un «autoportrait poétique»: Moi qui me parle à moi-même dans le futur. La comédienne, qu'on a vue récemment dans Le fusil de chasse, du Japonais Yasushi Inoué (montée par François Girard), se met en scène dans une étrange rêverie où elle se raconte de l'enfance à la mort. Les images projetées sur scène sont de Karl Lemieux et la musique, de Jonathan Parant.

Enfin, la danseuse et chorégraphe de Vancouver Crystal Pite, qui avait présenté ici sa pièce The Stolen Show, nous revient avec The You Show. Il s'agit de quatre tableaux qui expriment la fascination de l'auteure pour les histoires d'amour, avec tous les remous qui y sont associés. «C'est une pièce où il y a beaucoup d'humour», indique Marie-Hélène Falcon, et où «un banal incident conjugal se transforme en combat de titans». Neuf danseurs font partie de la distribution.

Le reste de la programmation, qui inclura bien sûr tout un volet théâtre, sera présenté le 28 mars. Pour plus de détails: www.fta.qc.ca

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