Un livre plutôt qu'un cachet d'aspirine. C'est l'idée derrière les séances de prescriptions littéraires organisées par l'Association des libraires du Québec. Pendant toute la durée du Salon, écrivains et personnalités du monde des arts et de la politique prodigueront des conseils de lecture au public. Et on nous promet que l'attente sera moins longue qu'à l'urgence...

Que diriez-vous de recevoir une recommandation de lecture de la part de Françoise David, Catherine Trudeau ou Ève Landry? Elles seront parmi les personnalités qui accueilleront les visiteurs à la Maison des libraires qui occupera une partie du nouvel espace Le Carrefour, au Salon du livre de Montréal.

C'est la quatrième année que l'Association des libraires du Québec (ALQ) propose des séances de prescriptions littéraires et l'activité prend de l'ampleur de salon en salon.

«Pendant longtemps, les libraires ont entretenu un rapport amour-haine avec le Salon du livre de Montréal, explique Katherine Fafard, directrice générale de l'ALQ. Dans les salons en région, les libraires tiennent les kiosques des maisons d'édition, mais à Montréal, ce sont les éditeurs eux-mêmes qui vendent des livres au public. Les libraires se disent que ce sont des ventes qu'ils ne feront pas. Il y a quelques années, avec Stéphane Rivard [chargé de la promotion], on s'est donc demandé ce qu'on pouvait faire plutôt que de chialer. C'est là qu'est née cette idée de prescription.»

Au début, l'ALQ devait solliciter les auteurs pour qu'ils participent. Aujourd'hui, ce sont les auteurs qui se proposent. «C'est une activité très populaire, ludique et conviviale, souligne Katherine Fafard. Chaque personnalité est accompagnée d'un libraire qui apporte une dizaine de livres. On discute avec la personne, on lui demande quel est le dernier livre qu'elle a aimé, et on part de là pour lui en suggérer d'autres.»

Chaleureux et sans prétention

L'ALQ ne tient pas de registre des demandes des lecteurs, mais Katherine Fafard observe deux grandes tendances: «Tout le monde aime les polars et tout le monde a lu et adoré La femme qui fuit», dit-elle en riant.

«À partir des goûts des gens, on peut faire découvrir des auteurs. Au fond, on revient au coeur de ce qu'est le métier de libraire, le conseil.»

Cette année, la Maison des libraires ressemblera à une véritable maison, avec un coin salon et un îlot de cuisine. C'est là qu'auront lieu les prescriptions littéraires, dans un environnement propice aux échanges chaleureux et sans prétention. «Il y aura un grand comptoir sur lequel le libraire pourra étendre ses livres, et autour duquel les gens vont se rassembler, explique la directrice de l'ALQ. On veut recréer l'expérience d'aller en librairie. Avec le souhait qu'ensuite, les gens n'hésitent pas à pousser la porte d'une librairie indépendante pour aller bouquiner ou demander conseil à un libraire.»

Et preuve que l'idée séduit, à compter de janvier prochain, on pourra également solliciter une prescription littéraire en ligne. Une vingtaine de libraires d'un peu partout à travers la province répondront en effet aux formulaires que les gens pourront remplir sur le site de l'ALQ.