Chroniqueur polars à La Presse depuis le début des années 2000, fondateur de la revue de SF Solaris et auteur d'une douzaine de livres de référence - dont le tout nouveau et imposant Détectionnaire, qui recense les personnages récurrents de la littérature policière -, Norbert Spehner est un incontournable lorsqu'il s'agit de parler de littérature de genre.

Pourtant, il a été plutôt surpris d'apprendre qu'il avait été choisi comme invité d'honneur du Salon du livre de Montréal.

«J'ai été ravi et étonné, car je ne suis pas écrivain, dit-il. Mais c'est vrai aussi que j'ai une grande activité d'écriture. Je suis surtout content qu'on reconnaisse le travail que j'ai fait dans un domaine peu exploré. C'est comme un aboutissement.»

À 73 ans, cet ancien prof de cégep en littérature pourrait se la couler douce, ne lire que pour son plaisir et assouvir sa passion pour la pêche. Mais il n'en est pas question. 

«Disons que j'ai le démon de la communication. Quand je lis un livre qui me plaît, il faut que j'en parle. C'est un peu dans la continuité de mon travail de prof, dans le fond.»

Norbert Spehner estime qu'il lit entre 100 et 120 livres par année. Est-ce qu'il garde tout ce qu'il reçoit? «Non, bien sûr, je fais beaucoup de dons aux bibliothèques», dit celui qui croit tout de même avoir accumulé autour de 8000 livres chez lui.

En une quinzaine d'années, Norbert Spehner a été aux premières loges pour constater l'essor du polar québécois. «C'est vrai qu'il y a une effervescence, dit-il. En ce moment au Québec, il y a plus de 30 séries policières.» Il est ainsi devenu un peu le spécialiste du polar québécois... même s'il n'aime pas ce terme. «Je suis simplement quelqu'un de curieux qui creuse quand il se passionne pour quelque chose.»

Souvenir de Salon 

Entre Kathy Reichs et Patrick Senécal

«J'ai un souvenir très traumatisant d'un salon du livre. Une année, je faisais une séance pour mon essai Scènes de crime. Mais en face de moi, il y avait Kathy Reichs, et à côté, Patrick Senécal, qui signaient en même temps. Je me suis carrément fait tasser par le public, c'est à peine s'ils ne m'ont pas fait lever de mon siège pour me déplacer de là parce que je gênais!»