Depuis la grève étudiante et les élections provinciales, la politique est au-devant de l'actualité, et aussi en vedette au Salon du livre avec trois tables rondes.

«On constate une avidité de lecture politique cet automne. C'est un rebond par rapport au printemps, où les gens étaient plutôt dans la rue», lance Élodie Comtois, des Éditions Écosociété, qui organisent samedi une table ronde sur l'engagement politique des jeunes.

Nul autre que le militant et ex-co-porte-parole de la CLASSE Gabriel Nadeau-Dubois sera présent aux côtés de Josée Madeia Charlebois. Tous les deux font partie du collectif à l'origine du livre Le souffle de la jeunesse. La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, participera également à la table ronde avec Zéa Beaulieu-April. Les deux jeunes femmes se retrouvent dans l'Agenda des femmes 2013.

«Ces jeunes ont refusé l'étiquette que leur a attribuée l'élite, explique Élodie Comtois. C'est faux de dire que les jeunes sont apolitiques et individuels. Ils s'intéressent à la politique, mais de façon différente. C'est plus dans le communautaire, dans le quotidien...»

Comme le dit si bien Gabriel Nadeau-Dubois dans son texte: «Cette grève aura été plus qu'un soulèvement. Elle aura été fondatrice: elle nous a mis au monde comme génération politique.»

Vendredi soir, le Salon du livre tiendra une autre table ronde plus générale sur la politique québécoise animée par le journaliste de L'actualité Pierre Cayouette, qui réunira à la Grande Place l'auteur Nicolas Lévesque (Le Québec vers l'âge adulte, (...) Teen Spirit), le chroniqueur Mathieu Bock-Côté, de même que le philosophe et sociologue Jean-Marc Piotte.

De son côté, Laurent Lapierre, titulaire de la Chaire de leadership Pierre-Péladeau de HEC Montréal, sera l'invité d'une causerie organisée par les Éditions du Boréal, à 15h15, à l'Agora. Ce dernier répondra à la question: Le Québec est-il en manque de leadership?

«Le leadership arrive où on ne s'y attend pas et il ne s'enseigne pas. Il faut le comprendre de façon artistique et littéraire et pas avec des théories scientifiques», explique M. Lapierre.

Churchill, Obama, Nelson Mandela... Personne n'hésiterait à les qualifier de leaders, souligne le professeur en management, mais il est aujourd'hui désuet de voir le leadership s'exercer comme à l'époque des Kennedy. «Le leadership ne s'exprime pas juste par le pouvoir d'en haut, explique Laurent Lapierre. À chaque fois qu'il y a un vide de leadership, des gens prennent la place.»

Les jeunes qui ont émergé à la fois du printemps érable et du Printemps arabe sont la parfaite illustration de «ce leadership de la rue», conclut-il.

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> Politique, le malaise québécois, avec Nicolas Lévesque, Mathieu Bock-Côté et Jean-Marc Piotte, vendredi, 20h, à la Grande Place.

> L'engagement politique des jeunes, avec Josée Madeia Charlevoix, Gabriel Nadeau-Dubois, Martine Desjardins et Zéa Beaulieu-April, samedi, 14h, à la Grande Place.

> Le Québec est-il en panne de leadership?, avec Laurent Lapierre, samedi, 15h15, à l'Agora.