Linguiste reconnu, auteur de livres sur la langue française qui sont devenus des succès de librairie, l'auteur des Aventures de Mister Jack en Asie enseigne la communication orale à Taiwan.

Que recherchez-vous, en tant que lecteur, quand vous fréquentez un salon du livre?

Petit garçon, j'aimais aller dans les magasins de bonbons. On appelait ça «des bonbons à la cenne!» Pour un sou, on avait l'embarras du choix. C'était le bonheur. Aujourd'hui, quand je fréquente un Salon du livre, c'est comme aller dans un de ces magasins de ma petite enfance. Ces milliers de livres qui s'offrent à moi me procurent une grande joie. La rencontre avec les auteurs, les échanges avec les éditeurs, une ambiance de fête, le sourire des gens, font de ces visites au Salon des moments privilégiés. Se procurer le livre qui fait battre le coeur, et me voilà aussi heureux que lorsque je sortais du magasin de bonbons.

Que lisez-vous quand vient le temps de vous évader?

Dans l'exercice de mes fonctions, j'ai lu beaucoup de manuscrits, alors, pour me détendre, j'aime lire un polar. Patricia Highsmith, Ellis Peters, Alain Demouzon, ou les méditations du dalaï-lama.

Quel serait l'auteur qui, selon vous, représente le mieux notre époque?

Michel Tremblay. Ses romans, récits, contes et ses Chroniques du Plateau Mont-Royal, sans compter ses nombreuses pièces de théâtre font de cet auteur le plus représentatif de mon époque.

Y a-t-il un livre ou un auteur qui vous a donné envie de vivre dans un autre siècle?

Honoré de Balzac. J'ai aimé cet auteur qui m'a beaucoup influencé. Il écrivait debout et portait un froc de bure un peu comme les moines. Un jour, j'ai pris une couverture en laine, j'ai fait un trou au centre, et je la portais comme une bure, comme Balzac. Ma mère a moins aimé... et cela a provoqué une scène de la Comédie humaine.

Quel est le classique que vous auriez envie de relire?

Britannicus, de Jean Racine. En 1957, au Séminaire de Sainte-Thérèse, devenu depuis cégep, les élèves et les anciens élèves jouaient la pièce Britannicus. À une semaine de la représentation, l'élève qui jouait le rôle-titre est tombé malade. Il fallait le remplacer et vite. J'étais un ami du metteur en scène, l'abbé Dupont, qui a fait appel à mes services. Je n'avais qu'une semaine pour apprendre le rôle par coeur. Je me suis lancé tête première dans cette aventure. Avec un trac fou et la peur d'avoir des trous de mémoire, j'ai joué le rôle, mais j'avoue que je n'ai pas eu le temps d'assimiler toute la pièce. Aujourd'hui, j'aimerais la relire sans être bousculé...

Qu'est-ce qui donne à un roman son caractère impérissable?

L'émotion profonde qu'il nous a donnée. À la relecture, le frisson qu'on éprouve encore, 10 ans plus tard.

>> «Voyager et écrire», une conférence de Jacques Laurin, vendredi, 14h, au Carrefour Desjardins.

>> L'auteur participera à la table ronde «Invitation au voyage», vendredi, 18h30, au Carrefour Desjardins.

>> Claudia Larochelle rencontrera Jacques Laurin dimanche, 16h15, à l'Agora.

>> «Une langue, une passion», une conférence de Jacques Laurin lundi, 13h30, au Carrefour Desjardins.