En 2004, Jean-Marc Hamel voulait monter un service d'animation pour jeunes lecteurs. Son entreprise d'animation culturelle fonctionnait bien et ses deux enfants faisaient leurs premiers pas dans l'univers du livre.

Le destin a voulu que la maison d'édition Albin Michel lui offre son rêve sur un plateau d'argent. Ou plutôt, lui offre Geronimo Stilton, la souris-journaliste italienne dont les aventures ont fait le tour du monde - on compte plus de 1 million de ventes au Québec seulement.

«Je venais de commencer à préparer mon nouveau personnage quand Albin Michel m'a contacté», dit M. Hamel, joint à Fredericton, à mi-chemin d'une tournée dans les écoles du Nouveau-Brunswick. «J'ai trouvé tout de suite que Geronimo était très proche de ma personnalité: il est passionné, curieux, rigolo, mais en même temps plein de retenue. Et il aime le fromage. J'ai dit que je voulais bien revêtir le costume de Geronimo pour des animations, mais que je ferais la promotion de la lecture, pas de livres en particulier. On m'a laissé totalement libre.»

Le rôle est très prenant. «Ça me prend 70% de mon temps. Depuis le début de l'année scolaire, j'ai été sur la route ces cinq semaines, sept jours sur sept. Après le Nouveau-Brunswick, je vais en Outaouais, puis à Montréal pour le Salon du livre, puis je retourne en Ontario et au Nouveau-Brunswick. J'ai dû abandonner mon travail de rédacteur en chef du journal de mon petit village de Lanaudière et j'ai mis sur la glace un projet d'enregistrer des livres audio.» Avant sa carrière d'animation culturelle, M. Hamel travaillait dans l'industrie du disque et comme disquaire.

Le côté pantouflard de Geronimo attire particulièrement les jeunes. «Ils acceptent mieux leur désir de confort, de ne pas arriver à réaliser tous leurs rêves. Ils comprennent que les rêves sont importants même s'ils restent latents. Il y a vraiment une complicité qui se crée.» L'arrivée des dessins animés inspirés de la série a toutefois obligé M. Hamel à modifier un peu son approche, parce que le Geronimo de la télé est «moins trouillard et plus techno».

L'animateur de 41 ans a lu tous les livres de Geronimo, soit plus de 70. Son approche est différente d'autres Geronimo, notamment de ses collègues français. «Là-bas, ils sont trois et ils n'ont pas lu tous les livres. C'est peut-être plus proche de la commercialisation, ce que j'ai voulu éviter.»

L'un de ses rêves est de rencontrer la créatrice de Geronimo, l'éditrice milanaise Elisabetta Dami, pour lui proposer une histoire. «Je me sentirais encore plus impliqué.»

Geronimo Stilton rencontrera ses admirateurs mercredi, jeudi, vendredi et lundi au stand 570, et samedi et dimanche à la Mezzanine Nord.