L'année 2017 aura été bonne pour Andrée A. Michaud. La traduction anglaise de son roman Bondrée a figuré sur la première liste des finalistes du prestigieux prix Giller, les droits du même roman ont été vendus en Espagne et son auteure a effectué une tournée en Europe cet automne. Aujourd'hui, Andrée A. Michaud a l'impression de récolter, enfin, les fruits de son travail.

Car ce n'est pas tout. Bondrée a également remporté le prix du Gouverneur général (son deuxième), le prix Saint-Pacôme du roman policier 2014, ainsi que le prix Arthur-Ellis du roman policier en langue française en 2015. On peut dire que sa carrière est passée à la vitesse supérieure.

Cet automne, Andrée A. Michaud publie Routes secondaires, une exploration du thème de l'écrivain et son double sous forme de thriller psychologique, un genre qu'elle maîtrise très bien. « J'avais exploité le rapport entre la réalité et la fiction, entre l'écrivain et son personnage dans mon roman Les derniers jours de Noah Eisenbaum... avait-elle confié à La Presse en septembre dernier. J'avais envie de revenir sur ce thème. Je me suis beaucoup amusée à écrire ça, à brouiller les pistes. À la fin, on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est faux. »

Le lecteur doute à chaque page ou presque, happé par un jeu de cache-cache en forêt dans lequel il perd tous ses repères. Qui est la narratrice ? Et cette jeune fille, Heather, blessée puis abandonnée dans une auto à l'orée du bois ?

« Chaque lecteur a sa vision, sa perception du livre », observe l'auteure jointe au téléphone à son retour d'Europe.

« Quand j'écris, je prête attention à tous les détails, je suis en maîtrise mais malgré cela, les lecteurs voient des choses qu'on a écrites sans en être conscient. »

« D'autres fois, ajoute-t-elle, ils se projettent dans l'histoire. C'est toujours intéressant d'échanger avec eux et de voir ce qu'ils vont nous dire. Les gens nous confient des choses, nous parlent de leurs émotions, de leurs souvenirs... »

Une année qui se termine en beauté

Être invitée du Salon du livre de Montréal est un grand honneur, confie Andrée A. Michaud, qui dit avoir attendu ce moment avec impatience. « Je vois cette invitation comme une grande reconnaissance », dit-elle.

Ce sera l'occasion de rencontrer ses lecteurs ainsi que de faire valoir son point de vue d'écrivaine lors des tables rondes et des entrevues organisées dans le cadre du Salon.

Comme elle vit un peu recluse - elle habite à l'orée du bois à Saint-Sébastien de Frontenac, son village natal, depuis cinq ans -, le Salon du livre est aussi une occasion de croiser d'autres écrivains. Andrée A. Michaud ne prend pas l'activité à la légère. « On a l'obligation morale et professionnelle d'être à la hauteur. »

Souvenir de Salon : Une fois au Salon...

Andrée A. Michaud se souvient de la première fois qu'elle a participé à un salon du livre. « C'était à Québec, et j'étais extrêmement nerveuse. Mais on se rend compte rapidement que ça ne fait pas mal. Les premières années ont été festives, on était plus jeunes [rires]. Après les activités au Salon, on sortait, on mangeait, on buvait et on refaisait le monde... Aujourd'hui, on est un peu plus sages. »