Larry Tremblay est apprécié tant des lecteurs que de la critique. Ses oeuvres accumulent les prix et sont traduites en plusieurs langues. Invité d'honneur au Salon du livre cette année, l'auteur du Christ obèse et de L'orangeraie, qui vit très bien avec son succès, dévoile quelques-unes de ses stratégies d'écrivain.

Vous participerez à la table ronde «Être récipiendaire d'un prix littéraire, honneur ou pression?». Vous qui êtes lauréat de nombreux prix, comment vivez-vous cela?

Ça me rend heureux et je ne ressens pas de pression, car je ne suis pas un jeune auteur. Pour moi, la vie continue. Si j'avais 25 ans et que je gagnais un prix important, peut-être que ce serait différent. L'orangeraie a remporté huit prix. Les plus formidables, à mon sens, sont le Prix des collégiens et le Prix des libraires du Québec. Pour le Prix des collégiens, on est lu par des centaines d'étudiants et cela incite les professeurs à inscrire le livre au programme. Le Prix des libraires est voté par de nombreux libraires, qui sont la courroie de transmission numéro un vers le public.

Vous avez écrit plusieurs pièces et vous avez récemment adapté L'orangeraie pour le théâtre. En quoi ce travail d'adaptation était-il différent de partir d'une page blanche?

C'est la première fois que j'adapte un de mes romans en pièce de théâtre, mais ça n'a pas été trop complexe. Le roman n'est pas très long et contient beaucoup de dialogues. Il porte déjà sa propre théâtralité, c'était à moi de la retrouver. J'ai utilisé un principe d'économie, car je ne pouvais pas multiplier les lieux comme dans un roman. J'ai réduit le nombre de personnages et fusionné des scènes. La pièce sera produite au théâtre Denise-Pelletier en mars prochain et ensuite au Trident, à Québec.

Avez-vous une méthode, une routine d'écriture?

J'ai développé des stratégies en enseignant pendant 30 ans. J'étais très occupé alors j'écrivais beaucoup l'été, pendant les vacances que j'avais la chance de passer en forêt. C'est le meilleur cadre pour écrire en paix. Je suis un écrivain du matin. Je me lève, je prends un café et je vais tout de suite écrire. Je ne lis pas le journal, je ne réponds pas au téléphone. Mon cerveau est plus efficace à ce moment. Je voyage aussi énormément et j'ai beaucoup d'idées quand je passe en mode nomade. J'apporte donc des carnets que je remplis d'idées.

Vous êtes porte-parole de la 16e édition de Livres comme l'air, de quoi s'agit-il?

Cela consiste à jumeler 10 écrivains québécois à 10 écrivains ou journalistes emprisonnés dans le monde. Chaque auteur participant offrira un de ses livres dédicacés à ce prisonnier. Ces 10 auteurs seront réunis au Salon du livre pour présenter leur dédicace le 20 novembre. Le public pourra découvrir des panneaux sur les écrivains emprisonnés dans des pays qui ne permettent pas la liberté d'expression et signer une pétition pour demander leur libération. C'est organisé par le Centre québécois du P.E.N international, Amnistie internationale et l'UNEQ.

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Livres comme l'air, événement animé par Larry Tremblay, vendredi 19h30.