Le 37e Salon du livre de Montréal s'est ouvert en douceur, hier, Place Bonaventure. Comme l'an dernier, invités d'honneur et dignitaires ont suivi un quatuor de la fanfare Pourpour, qui, au pas ralenti, a mené le cortège d'un espace à un autre, avec des arrêts pour la lecture, par des enfants, de la déclaration de la Saison de la lecture de Montréal, l'annonce du début de la série radio sur Jack Kerouac demain à Radio-Canada et, enfin, la présentation du prix Marcel-Couture.

«Nous avons tous un devoir de contagion», a lancé Gilda Routy, la présidente du Salon du livre, en évoquant le «défi de taille» que représente la pérennité de l'événement, unique tant par son ampleur que par la qualité des rencontres qu'il suscite entre auteurs et lecteurs.

Lecteurs qui, à n'en pas douter, seront nombreux au cours des prochains jours au stand de la maison Parfum d'encre, qui a publié Sur la piste de Maud Graham. Promenades et gourmandises, de Chrystine Brouillet et Marie-Ève Sévigny, lauréates du prestigieux prix Marcel-Couture, présenté pour la première fois cette année par La Presse.

«Un livre unique en son genre, étonnant, audacieux, original et comportant une qualité d'édition exceptionnelle», a conclu le jury présidé par la libraire Michèle Roy, qui était entourée des éditeurs René Bonenfant et Pierre Filion et du photographe Jean-Guy Thibodeau.

Promenades

Sur la piste de Maud Graham. Promenades et gourmandises veut célébrer les 25 ans de la célèbre détective de Chrystine Brouillet en explorant, en huit «promenades», les quartiers de Québec où se déroulent ses enquêtes, de même que les restaurants où la détective - et sa créatrice - ont leurs habitudes. Ce livre «protéiforme» contient aussi de bonnes adresses de boutiques, des recettes et des extraits de romans, le tout illustré par des photos de Renaud Philippe.

Dans son discours d'acceptation, Chrystine Brouillet s'est réjouie par ailleurs de l'initiative commune du Salon et de l'Union des écrivains d'offrir un kiosque aux auteurs de La courte échelle, la maison de livres jeunesse qui a déclaré faillite en septembre, une affaire de 4 millions.

Pas terminée

Autre bonne nouvelle: les 130 auteurs et illustrateurs, dont Mme Brouillet, toucheront leurs droits sur toutes les ventes réalisées jusqu'à ce que le syndic trouve un repreneur.

«Contrairement à ce que certains ont rapporté, la carrière de Maud Graham n'est pas finie», a affirmé l'auteure à succès, qui, en entrevue avec La Presse, s'est toutefois refusée à tout commentaire sur sa situation personnelle par rapport à La courte échelle: «Trop compliqué.»

Maud Graham enquêtera peut-être là-dessus un jour, qui sait?

Rappelons entre-temps que ses «promenades» primées hier sont inspirées de celles que propose à Québec, de mai à octobre, la Promenade des écrivains que dirige Marie-Ève Sévigny (promenade-ecrivains.qc.ca).

Il s'agit de parcours conçus à partir des écrits d'écrivains comme Roger Lemelin, Anne Hébert et Jacques Poulin qui, de la Haute à la Basse-ville, ont fait vivre la capitale dans leurs romans. Sur la piste de Maud Graham est au programme depuis le début et devrait y rester pour longtemps encore.

Partenariat nouveau

Le prix Marcel-Couture, en l'honneur de ce grand mécène qui a longtemps présidé le Salon du livre, est doté de 5000$.

Les autres finalistes étaient Les saveurs gastronomiques de la bière de David Lévesque Gendron et Martin Thibault (Druide), La Pastèque. 15 ans d'édition (La Pastèque), Le Noël de Marguerite d'India Desjardins et Pascal Blanchet (La Pastèque) et Les années Croc de Jean-Dominic Leduc et Michel Viau (Québec Amérique).

Appelé au micro après Dany Laferrière, sacré premier «Immortel du Salon du livre de Montréal», le maire Denis Coderre a pour sa part évoqué la possibilité d'un partenariat nouveau entre la ville et le milieu de l'édition.

Pour «écrire ensemble», à l'occasion du 375e en 2017, l'histoire de Montréal, «une métropole culturelle» où, a dit monsieur le maire, «Molière rencontre Shakespeare».