La question de l'immigration fait grand bruit depuis quelques mois. Comment la littérature aborde-t-elle aujourd'hui ces questions de migration, d'identité et d'appartenance? Monia Mazigh, militante d'origine tunisienne et auteure du roman identitaire Du pain et du jasmin (paru en septembre chez Boréal), participera à une discussion sur le sujet. Nous lui avons posé quelques questions.

À votre avis, est-ce que la littérature contemporaine aborde suffisamment les questions d'immigration et d'identité?

Ce n'est jamais suffisant! Il y a différentes manières d'aborder ces questions troublantes. Malheureusement, en général, c'est toujours abordé du sens des pays riches vers les pays pauvres. On manque de voix des pays pauvres vers les pays riches. On manque de voix narratives qui se placent du côté des réfugiés et des immigrants. On manque de diversités d'origine. Aujourd'hui, la plupart des réfugiés viennent de Syrie. Il n'y a pas encore d'auteurs qui ont raconté leurs histoires émouvantes.

De quelle façon la littérature peut-elle favoriser l'ouverture par rapport à l'immigration et l'intégration des nouveaux arrivants?

La littérature est une fenêtre ouverte sur l'autre. Elle peut aider à mieux comprendre l'autre et à mieux se connaître soi-même. Évidemment, il n'y a pas une seule littérature, mais plusieurs... Moi, je vise et je m'intéresse à celle qui est curieuse, créatrice de nouveaux horizons, pleine de sentiments nobles, celle qui fait de nous de meilleurs individus.

Quels titres récents sur le sujet vous ont marquée?

Les matins de Jénine, par Susan Albulhawa, et Dans la mer il y a des crocodiles, de Fabio Geda.

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Immigration et identité: comment la littérature répond-elle aux questions de l'heure? Vendredi à 18h45.