Sampar, ou Samuel Parent pour les intimes, lance bientôt Le repaire des inodores, quatrième tome des aventures de Guiby, le bébé superhéros qui sort de son lit, la nuit, pour affronter tous les dangers. Le bédéiste et illustrateur aussi derrière Billy Stuart, Capitaine Static et la collection Savais-tu? sera invité d'honneur au Salon du livre de Montréal.

Avez-vous une anecdote ou un souvenir marquant d'un de vos passages à un salon du livre?

Je participe à des salons depuis 1999. Ce que je retiens le plus, ce sont les parents qui viennent me dire que j'ai donné le goût de la lecture à leur enfant. Quand on me raconte qu'un enfant était un lecteur récalcitrant et qu'il est devenu accro, ou encore, qu'il est dyslexique et qu'il a réussi à lire avec la collection Savais-tu? Quelqu'un m'a dit que c'était le premier livre que son enfant avait réussi à lire seul.

Comment est né le personnage de Guiby?

C'est un personnage que j'avais élaboré pour la première fois quand j'avais 10 ans. Je dessinais beaucoup et je m'étais donné le défi de dessiner tous les superhéros que je connaissais en version bébé. C'est bébé Superman qui est devenu Guiby. Il avait la même tête. Je lui ai donné, plus tard, le costume de Capitaine Static et plus tard, une nouvelle tenue vestimentaire. Il est resté tout ce temps dans mes tiroirs. Quand j'ai commencé comme illustrateur, mon objectif était de faire de la bande dessinée, mais j'avais une famille et je devais gagner ma vie. À l'époque, les maisons d'édition québécoises étaient frileuses à publier de la bédé. La formule était mal perçue des professeurs dans les écoles. Il n'y avait rien pour m'encourager, alors j'ai attendu. C'est Michel Quintin qui m'a proposé de lui soumettre un projet. J'avais carte blanche. J'ai ressorti Guiby et j'ai laissé libre cours à mon imagination.

Les jeunes lisent-ils moins de bédés qu'à l'époque où vous aviez leur âge?

Non, au contraire. Dans le milieu scolaire, c'est moins perçu de façon péjorative, ce n'est plus vu comme une sous-lecture. Mes livres sont achetés dans les écoles. Avec Guiby, j'évite les bulles de texte interminables et j'essaie davantage de parler avec les images. Au départ, on voulait que je fasse un format traditionnel de 48 ou 64 pages, mais j'ai plutôt voulu faire 116 pages par album, pour pouvoir développer l'histoire ainsi que l'action de manière visuelle. Les jeunes qui sont habitués à beaucoup d'appui visuel y trouvent leur compte. Mais je ne décompose pas les scènes à la seconde près comme dans les mangas où l'on peut voir, par exemple, la chute d'un boxeur pendant 12 pages. Ma formule ressemble plus à un storyboard de cinéma, comme si j'avais le mandat de mettre en images toutes les coupes et le visuel d'un film.

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Entretien avec Sampar, jeudi 11h30.