Une délégation de Corse participe pour la première fois au Salon du livre de Montréal cette année. Avec un stand bien visible, les insulaires miseront sur les rencontres et les discussions avec les visiteurs pour faire parler d'eux.

De mémoire, la directrice du Salon du livre de Montréal ne se souvient pas d'avoir vécu une situation similaire. «Un éditeur corse est venu en reconnaissance l'an dernier. Il nous a recontactés il y a quelques mois pour nous dire qu'il voulait venir ici pour présenter au public québécois les auteurs corses et leurs écrits. Il trouvait que ceux-ci avaient leur place à notre salon. C'est la première fois qu'une délégation s'invite, spontanément. On l'a pris comme un beau cadeau et on a évidemment accepté de leur réserver une place», explique Françoise Bois, directrice du Salon du livre de Montréal.

C'est à Bernard Biancarelli, de l'Association des éditeurs de Corse, que l'on doit cette initiative inhabituelle. «Nombreux sont les Québécois qui viennent nous voir, chez nous, et nous nous réjouissons toujours de ces rencontres humainement très fortes. Le Québec a vraiment la cote en Corse. Nous voulions d'une certaine façon le lui rendre», explique celui-ci.

Courte délégation

Deux écrivains corses seront sur place, Marie-Jean Vinciguerra - invité d'honneur - et Dominique Taddei, auteur d'un ouvrage consacré à la Seconde Guerre mondiale et aux aviateurs alliés basés en Corse (USS Corsica, l'île porte-avions), de même que quatre éditeurs, représentant une dizaine de maisons d'édition. Courte délégation, donc, mais cela importe peu à M. Biancarelli: l'idée de ce premier contact littéraire étant plutôt de «faire le compte de tout ce que nous avons en commun» et de partager «notre amour de la langue, de l'histoire, des gens et de la nature» avec les Québécois.

«Le choix [des ouvrages et auteurs présentés] sera vraiment très large [...]. Le vivier corse est bouillonnant; d'excellents auteurs explorent l'imaginaire insulaire, parfois sans tintamarre, et méritent d'être découverts et appréciés. Ce sera ce que nous souhaiterons aux visiteurs de Montréal: de très belles découvertes, inattendues, riches et fortes.»

Échanger et apprendre

La directrice du Salon du livre de Montréal est d'avis que les Québécois se reconnaîtront dans les écrits corses. «Il y a par cet échange un enrichissement des cultures et, disons-le, il y a une histoire d'amour entre la Corse et le Québec. Il y a des liens évidents à faire, ne serait-ce que, par exemple, sur le plan de la langue», souligne-t-elle.

Outre les rencontres avec le public, l'Association des éditeurs de Corse espère tisser des liens avec ses homologues d'ici. «Nous sommes en effet aussi venus pour évaluer ce que nous pouvons partager. Nous pensons à des coéditions, à des ventes de titres, à des projets communs. Nous venons pour apprendre et voir ce qui peut nous renforcer dans notre approche du livre vis-à-vis du lecteur. En ces temps troubles pour le monde du livre, partager nos expériences ne pourra que nous enrichir», affirme M. Biancarelli.

Jeune littérature insulaire

> L'édition de Corse existe depuis un peu plus de 30 ans et regroupe une douzaine d'éditeurs.

> Une centaine de livres sont publiés par année, allant de la poésie au roman jeunesse ou noir, en passant par la bande dessinée et les essais historiques.

> La littérature de Corse est constituée de deux grands champs langagiers, l'un français et l'autre corse. «Ces deux langues sont aussi importantes l'une que l'autre pour nous», précise Bernard Biancarelli, de l'Association des éditeurs de Corse.

Source: Association des éditeurs de Corse

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Présentation de l'édition corse, vendredi à 19h30, à l'Espace Archambault.