Découverte avec La petite et le vieux, Prix de la relève Archambault, Marie-Renée Lavoie ne s'est pas fait attendre pour publier un second roman, Le syndrome de la vis, qui vient confirmer son talent.

Q: À l'ère du vedettariat instantané, l'écrivain doit-il être médiatique pour être lu?

Je ne sais si c'est nécessaire, mais ça aide certainement. On entend beaucoup dire que le personnage de l'écrivain doit exister. Même les grands anonymats à la Réjean Ducharme suscitent l'engouement médiatique. Mais je crois également que c'est le livre qui est l'objet d'intérêt pour le lecteur.

Q: Les écrivains ont-ils le choix de composer avec les médias sociaux - Facebook, Twitter, blogue et autres?

On a le choix, mais pas pour longtemps. Tôt ou tard, on va devoir prendre le bateau de la technologie et des grands réseaux. Le public, les maisons d'édition sont déjà là-dedans. Mon roman vient de sortir en anglais, et je vois des tweets passer. J'ai des réactions bien avant que les articles sortent. Le problème, c'est que tout le monde devient critique. Le caractère légitime de la critique est en train de s'effriter.

Q: Avez-vous l'impression que les médias mettent trop l'accent sur la personnalité de l'auteur et pas assez sur le livre?

Peut-être. Il est vrai que ça fait vendre des livres. Mais posséder des livres, c'est une chose. Les lire, c'est vraiment autre chose. Et puis, je ne crois pas que ce soit un phénomène nouveau. À l'époque, les existentialistes, Sartre, Camus et les autres, étaient des vedettes! Il y a toujours eu chez le lecteur un petit côté voyeur. Aujourd'hui, on a plus de façons de les amener dans la sphère médiatique.

Q: Quel rôle les salons du livre jouent-ils dans votre carrière?

J'ai très peu d'expérience. Pour l'instant, le salon, pour moi, c'est surtout une occasion d'aller rencontrer des éditeurs, des auteurs, d'avoir des contacts dans le milieu littéraire. Et de rencontrer des lecteurs qui ont été émus par mes livres. C'est l'occasion de rendez-vous spontanés.

Q: Pourquoi écrivez-vous?

Je ne sais pas! J'ai toujours écrit. C'est une espèce d'obsession de toujours. J'écrivais même avant de savoir écrire! Je faisais semblant d'écrire, en lettres attachées, des histoires que je racontais à mes petites soeurs. Je n'écris pas pour écrire, mais pour dire quelque chose. Tout est dans l'art de conter, de faire rire, d'émouvoir.

Q: Avez-vous une anecdote de salon du livre à nous raconter?

Un jour, Jacques Côté, qui publie chez Alire, est passé devant ma table, au Salon du livre de Gatineau. Je l'ai arrêté et lui ai rappelé qu'il m'avait enseigné la création littéraire à l'Université Laval. Il était tout content! J'étais sa première élève qui publiait! En jasant, nous nous sommes rendu compte que nous avions reçu une bourse pour aller au Salon du livre de Paris et que nous y serions en même temps. Nous avons pris rendez-vous et sommes allés souper ensemble près de la tour Eiffel!

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> Gilles Archambault reçoit Marie-Renée Lavoie, samedi, 16h30, au Carrefour Desjardins.

> Table ronde Réinventer sa vie?, mercredi, 19h30, sur la Grande Place.

> Table ronde Le poids du 2e roman, samedi, 13h45, à l'Agora.