Laurent Chabin livre un message simple aux élèves qui participent à ses ateliers sur le roman policier: écrire n'est pas nécessairement une question d'inspiration, mais plus souvent l'application de techniques.

«On me demande souvent où je puise toute mon imagination», explique l'auteur de la série Élise, dont le sixième tome, Le prisonnier, est paru en septembre, et qui participera à un atelier sur le roman policier au Salon du livre. «Je n'en ai pas, en fait. J'ai des outils. Les jeunes aiment apprendre que les écrivains ne sont pas des extraterrestres.»

Les ateliers sur le roman policier sont particulièrement intéressants, selon Laurent Chabin, parce qu'ils attirent des garçons, une clientèle plus rebutée par la lecture. «Je leur donne des trucs pour écrire», dit le romancier d'origine française, qui était négociant en métaux avant de passer à l'écriture. «Partir d'un simple objet ou événement et trouver la solution à un problème, à une équation. Ou alors, prendre deux ou trois scènes en apparence contradictoires et trouver la logique qui peut expliquer qu'elles soient liées.»

Une autre table ronde, sur le fantastique, met notamment en vedette Martin Barry, réalisateur et scénariste pour la télévision qui vient de publier son premier livre, Le secret de Mhorag. «Je vais expliquer la différence entre le fantasy et le fantastique. Le fantasy crée un monde au complet, comme Le Seigneur des anneaux. Dans le fantastique, il y a des éléments qui vont amener le héros hors du monde actuel, comme dans Harry Potter. Il faut aussi retenir qu'en fantastique, la structure est particulièrement importante. Il faut établir les règles des éléments fantastiques et, idéalement, ne pas trop les transgresser.»

Cela dit, le drame est, selon Martin Barry, plus important que le respect des règles. «Si on veut, on peut faire finir Le Seigneur des anneaux en 10 minutes, en utilisant des aigles qui vont faire tomber l'anneau dans le volcan», explique le scénariste, qui travaille maintenant sur l'émission Zénon à Radio-Canada et est l'auteur du court métrage Juke Bar, qui lui avait valu une certaine renommée en 1989. «Mais on passerait à côté des symboles, du drame. On demande au lecteur d'être tolérant.»

Les autres animations jeunesse du Salon du livre incluent plusieurs entrevues de Danielle Vaillancourt avec des écrivains, ainsi que des séances où des auteurs présenteront directement leurs personnages.

>> «Le roman à suspense et ses secrets», avec Laurent Chabin et Johanne Dion, mercredi, 10 h 45, à l'Agora.

>> «Imaginer des univers», avec Martin Barry et Steve Proulx, mercredi, 11 h 45, à l'Agora.