Il est le plus grand tordeur de mots. Ou le plus tordu des grands auteurs et illustrateurs français! Sa série des Motordu séduit d'innombrables enfants... et parents. Ce fils de maîtresse d'école qui a pratiqué 36 métiers avant de se consacrer à la littérature jeunesse vient nous présenter Motordu et Rikikie (Gallimard jeunesse) et fêter avec nous le 30e anniversaire de son très fameux prince de Motordu.

Avec les nouvelles technologies et l'arrivée des médias sociaux (Facebook, Twitter, blogues...), le métier d'écrivain a-t-il beaucoup changé?

Pour moi rien n'a changé, je garde la magie de la feuille blanche et la chanson de mon stylo. Je suis dans l'imaginaire total qui invente la réalité. La verroterie des nouvelles technologies m'éloigne du paraître au profit de l'être.

La littérature est-elle encore le miroir de son époque?

Toute littérature est le reflet de son époque. Si elle se tait sur ce sujet, elle est encore le reflet de cette même époque.

Quels sont les enjeux de notre époque qui vous touchent et vous inspirent?

Nous sommes tous dans le même bateau. Celui de l'Humanité. Le rire et les larmes que je sers sont les leviers d'une grande tendresse et d'une colère jamais éteintes.

À l'ère de la haute vitesse et des communications instantanées, pourquoi prendre le temps de lire et d'écrire?

Le temps de lire et d'écrire est le temps de vivre, de réfléchir autour des mots sur le papier. Et les livres sont des amis qu'on tient par la main d'un bout de la vie à l'autre.

L'avenir du livre passe-t-il par l'édition numérique?

Je ne le pense pas. Mon grand plaisir est de parcourir des textes millénaires. Ils ne s'évaporent pas, sont indélogeables. L'édition numérique est marquée par l'électricité. Et je n'aime pas lire derrière une vitre. Les pages qu'on tourne sont une mécanique éprouvée et toujours aussi magique.

Danielle Vaillancourt s'entretient avec Pef lundi, 12h30, au Carrefour Desjardins. Il sera aussi à L'heure du conte en pyjama dimanche, 9h30, à la Grande Place.