Dans le noir, l'espoir

Jouée souvent en Europe depuis sa création en Allemagne il y a 10 ans, cette pièce du dramaturge Igor Bauersima met en scène deux jeunes gens qui se savent en vie, mais aussi à côté de la vie. Ils se croisent sur un site de clavardage, scellent un pacte et se donnent rendez-vous au haut d'un fjord norvégien. Un face-à-face noir espoir, défendu par deux comédiens talentueux: Jonathan Morier (Rouge gueule) et Sophie Desmarais, qui vient de remporter le Prix de la relève Olivier Reichenbach pour son rôle dans Beaucoup de bruit pour rien au TNM. Chez Prospero, du 21 septembre au 16 octobre.

Le retour du Piccolo Teatro

Deux ans après avoir accueilli le Piccolo Teatro et son Arlecchino servitore di due pardoni, le TNM reçoit de nouveau la troupe milanaise pour un autre Goldoni: Trilogia della villeggiatura. Toni Servillo, vu récemment au cinéma dans deux films traitant de la mafia remarqués à Cannes en 2008, Il Divo et Gomorra, dirige une quinzaine de comédiens dans cette pièce rarement montée ici. Présenté au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts du 22 au 26 septembre.





Premier amour, deux fois

Un homme. Seul. Un banc public. Puis, une femme. Discrète, mais insistante. L'amour. Ou ce qui lui ressemble. Court roman méconnu de Samuel Beckett, Premier amour, sera porté à la scène à deux reprises cette saison: d'abord par l'acteur français Sami Frey, du 22 au 25 septembre à l'Usine C dans le cadre du Festival international de la littérature, puis par le metteur en scène Jean-Marie Papapietro, du 2 au 27 novembre chez Prospero.

L'année Camus, la suite

2010 marque les 50 ans de la mort de Camus. Un «anniversaire» qui aura été souligné sur scène. Marc Beaupré a signé un remarquable Caligula (défendu par Emmanuel Schwartz) au printemps. Deux troupes françaises viennent à leur tour jouer du Camus: Les Justes bien sûr, mais aussi L'étranger. L'adaptation de ce célèbre roman créée en janvier dernier au Centre Pompidou de Paris, sera présentée du 29 septembre au 23 octobre à la Fred-Barry.





Photo: Hélène Bamberger, Cosmos

Sami Frey

François Girard à Usine C

Touche à tout, François Girard a mis en scène des opéras, créé des spectacles pour le Cirque du Soleil et, bien sûr, tourné quelques films marquants. Après Noveccento d'Alessandro Baricco (Quat' Sous, 2001), le revoilà au théâtre avec une autre adaptation, celle du roman japonais Le fusil de chasse de Yasushi Inoué. Marie Brassard et Rodrigue Proteau seront de ce spectacle intimiste articulé autour de lettres qu'un homme a reçu de sa femme, de sa maîtresse et de la fille de sa maîtresse. Du 1er au 16 octobre à l'Usine C.

Deux Larry Tremblay au PàP

Souvent à l'affût de nouveaux talents, le PàP marque une pause, est-on tenté d'écrire. Sa saison 2010 se résume en effet à deux pièces de Larry Tremblay mises en scène par Claude Poissant. Espace Go présente d'abord une reprise d'Abraham Lincoln va au théâtre (du 8 au 25 septembre), puis ramène le Dragonfly Of Chicoutimi (22 février au 19 mars). L'adaptation pour cinq acteurs que Poissant a faite de ce dernier texte porté à l'origine par Jean-Louis Millette a récolté des commentaires forts élogieux lors du dernier Festival TransAmériques.

Photo: Armand Trottier, archives La Presse

François Girard

Desgagnés renoue avec Tchekhov

Ce n'est un secret pour personne qu'Yves Desgagnés a un faible pour Tchekhov. Il s'est d'ailleurs déjà mesuré à trois grandes pièces du dramaturge russe: Oncle Vania, Les trois soeurs et La mouette. Ne manquait à son parcours que La Cerisaie. Il en présentera sa vision du 27 octobre au 4 décembre chez Duceppe. Maude Guérin, remarquable dans Fragments de mensonges inutiles sur les mêmes planches, joue Lioubov Andréïevna Ranesvskaïa, cette femme acculée à la faillite dont le domaine sera racheté par l'un de ses anciens serfs. Pierre Collin, Normand D'Amour, Gérard Poirier, Michel Dumont et Catherine Trudeau sont également de la distribution.

Des noces chez Prospero

Deux noces seront célébrées sur la scène principale du Théâtre Prospero d'ici la fin de la saison. D'abord, Les noces de sang, de Garcia Lorca, sous la houlette du Théâtre Camera Obscura (du 16 novembre au 4 décembre), puis La noce, de Bertolt Brecht, dirigé par Gregory Hlady, qui fait de nouveau appel à Paul Ahmarani et Denis Gravereaux (du 22 février au 19 mars). Ces deux acteurs l'avaient bien servi dans Coeur de chien de Boulgakov, pièce créée à l'hiver 2009 et reprise l'automne dernier.

Théâtre d'ici en version anglaise

Plusieurs dramaturges d'ici sont traduits et joués à l'extérieur du Québec. Soulignons qu'ils sont parfois traduits et joués ici même dans la langue de Mordecai Richler. Talisman Théâtre présentera The Flood Thereafter (Le déluge après) de Sarah Berthiaume, du 15 au 23 octobre à La Chapelle. Imago Théâtre monte Au champ de mars: A Story Of War, de Pierre-Michel Tremblay (du 18 novembre au 4 décembre au Monument-National) et Infinitheatre propose The Leisure Society (La société des loisirs), François Archambault, du 27 avril au 15 mai au studio du Centre Segal.

Photo: Robert Mailloux, archives La Presse

Yves Desgagnés

Duos de grands acteurs au TNM

Le point de départ de Le Dieu du carnage de Yasmina Reza est une bête affaire qui n'a même pas l'envergure d'un fait divers: dans la cour d'école, un enfant a cassé les dents d'un autre avec un coup de bâton. Les parents décident de régler à l'amiable, mais... l'affaire dérape. Pour camper les deux couples apparemment bien élevés, quatre acteurs de haut calibre: James Hyndman, Anne-Marie Cadieux, Christiane Pasquier et Guy Nadon. Du 16 novembre au 11 décembre, dans une mise en scène de Lorraine Pintal.

Espace libre fête Noël

La licorne a ses Contes urbains (présentés cette année à Fred-Barry), le Rideau Vert sa traditionnelle revue de l'année (à l'Outremont) et voici qu'Espace libre inaugure un cabaret de Noël: Dinde et farces. Il s'agira, présume-t-on, d'un délire collectif puisque une foule de créateurs et de troupes seront invités à y présenter un numéro. «Aucune barrière, sinon le bon goût», clame l'orchestrateur de l'événement, le Théâtre du Party Chinois. Ça changera peut-être des blagues vulgaires et des caricatures niaises qu'on nous sert trop souvent aux environs du Nouvel An. Les 21, 22 et 23 décembre à 21 h.





Photo: Robert Mailloux, archives La Presse

Anne-Marie Cadieux

Du théâtre dans un parking

Chaque fois qu'un théâtre effectue des travaux, il songe au confort des spectateurs qu'il accueille. Le Théâtre à corps perdus n'a de toute évidence que faire de ce genre de considération. Non seulement met-il de l'avant l'idée de présenter une pièce (Judith, l'adieu au corps de Howard Barker en l'occurrence) dans le stationnement sous-terrain du marché Jean-Talon. En plein mois de janvier. Va-t-on se les geler? Est-il possible de gérer la réverbération d'un tel lieu? Catherine De Léan, Élisabeth Chouvalidzé et Pierre-Antoine Lasnier sont de ce projet trop inusité pour passer à côté.

Sexy Béton, l'intégrale

Le point de départ de Sexy béton est l'effondrement d'un viaduc, qui a semé la mort dans un pays du «premier monde» et qui fut suivi d'une commission d'enquête. Toute ressemblance avec des événements ou des personnages réels n'est pas le fruit du hasard. Après en avoir présenté les trois volets séparément l'an dernier, Annabel Soutar et le théâtre Porte Parole offre l'oeuvre dans son intégralité à la salle Fred-Barry. Du 9 au 26 février.

Photo: Rémi Lemée, archives La Presse

Catherine De Léan

Deschamps par Brière

Avant même de participer à L'Osstidcho, Yvon Deschamps avait déjà ses habitudes au Quat' Sous. Il était proche de Paul Buissonneau et a contribué à mettre sur pied le petit théâtre de l'avenue des Pins. Ses mots reviennent dans ce lieu mythique, dans la bouche du comédien Benoît Brière, qui se glissera dans la peau du travailleur d'usine du célèbre monologue Les unions, qu'ossa donne? Dominic Champagne est à la barre de Pourquoi le boss, pièce que Deschamps a écrite à partir de certains de ses monologues. Du 15 février au 5 mars.

Obama au théâtre

La saison 2010-2011 sera bordée par des présidents américains. Espace Go reprend ces jours-ci Abraham Lincoln va au théâtre, alors qu'Espace libre va presque clore son année avec Barack Obama. José Pliya s'est en effet donné pour défi de transporter sur scène le discours «De la race en Amérique», que l'actuel président des États-Unis a prononcé alors qu'il n'était encore que candidat à l'investiture démocrate. C'est le comédien martiniquais Éric Delor qui chaussera les souliers d'Obama, du 24 au 28 mai.

Photo: Robert Mailloux, archives La Presse

Benoît Brière et Yvon Deschamps